Article paru le 4 novembre 2013
« Je suis d'abord un plongeur », assure Laurent Ballesta quand on lui demande comment lui vient l'idée de sa dernière expédition. Quelle qu'elle soit. Il aime « aller là où personne ne va ». Par exemple : plonger dans le port de Marseille en zone rigoureusement interdite pour y étudier un écosystème qui se maintient tant bien que mal, ou descendre, bouteilles sur le dos, à la rencontre des cœlacanthes, par plus de 100 m de fond.
Ce sont les deux aventures que le biologiste marin a offertes aux visiteurs du Festival mondial de l’image sous-marine, qui s'est tenu à Marseille (et dont il est un habitué, il en fut même le plus jeune vainqueur). L'exploration des ports commerciaux de Marseille donne lieu à un livre et à une exposition au festival. « C'était une commande », précise Laurent Ballesta. Elle l'a intéressé, car personne n'est autorisé à se promener dans les zones portuaires. « L'endroit est mieux protégé que les zones naturelles... » Il ne s'agissait pas d'une balade, mais d'une étude naturaliste de la faune et de la flore qui s'adapte, ou résiste, à ce milieu pollué. Le travail a eu lieu de février 2011 à janvier 2013, avec « des journées entières dans l'eau » et des conditions difficiles pour les photographies. « La vie est là, elle s'adapte, résume-t-il à Futura-Sciences. On trouve des espèces très variées, mais en proportions différentes des écosystèmes de la région. Certaines résistent bien, d'autres survivent et quelques-unes prolifèrent. »
Au festival de Marseille, Laurent Ballesta a présenté, un film qui lui tient à cœur : l'observation en plongée de cœlacanthes. Réalisé avec Gil Kebaïli, le film a obtenu le prix spécial du jury le 3 novembre 2013. Dans la vidéo que nous présentons ici, il décrit la préparation de cette expédition très difficile, et l'on ressent dans ses explications toute la passion du plongeur et du biologiste. Pour lui, c'est ce qu'il a fait de mieux.
« Cela fait 20 ans que je plonge. J'ai fait des expéditions avec Nicolas Hulot. J'ai fait des trucs dingues. Mais ça, c'est au-dessus de tout. » Pourquoi ? Parce que personne ne l'avait fait auparavant. Parce que ce poisson-relique est la plus grande découverte zoologique du XXe siècle. Parce que l'entreprise est difficile.
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