L’architecte Roland Castro dessine le Grand Paris en « poète urbain »

Economie
L’architecte de Banlieues 89 présente, mardi, son rapport, commandé par le chef de l’Etat, censé redonner du sens à la construction de la métropole. 

 

Dans le bureau parisien de Roland Castro, deux coussins habillent un canapé rouge : l’un affiche le visage de Che Guevara, l’autre celui d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a confié à l’architecte de 77 ans la rédaction d’un rapport sur l’avenir du Grand Paris, qui devait être rendu public mardi 25 septembre.

Le héros de la révolution cubaine a sans doute nourri ce travail d’une forme d’idéalisme qui confine parfois à la naïveté. « Si je suis naïf, c’est volontaire : être rêveur et baladeur, c’est le minimum syndical pour penser la ville correctement », assume Roland Castro, qui revendique avoir accompli « un travail de poète urbain ».

Obsessions de toujours
 

Dans cette synthèse de 91 pages, augmentée des contributions de vingt-sept élus, architectes, artistes ou promoteurs, M. Castro, intellectuel longtemps proche du Parti communiste (PCF), déconstruit avec mordant la succession de catastrophes qui ont produit le Grand Paris actuel – des grands ensembles enfantés par le mouvement moderne aux effets pervers des marchés publics et de la commande privée.

Avec un constat alarmiste : la moitié des habitants de la métropole rêvent de la quitter. Mais loin de la disruption macronienne, les propositions de l’architecte et urbaniste ne surprendront guère ceux qui le suivent depuis près de quarante ans.

On y retrouve ses obsessions de toujours, comme l’installation de ministères en banlieue – les affaires étrangères du côté de Roissy (Val-d’Oise), l’intérieur à Bobigny (Seine-Saint-Denis), la culture à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne)…

Mais aussi la transformation de l’autoroute A86, rocade de la petite couronne, en nouveau centre de la métropole, sous forme d’avenues accueillant piétons et cyclistes, avec « des voies rapides, des contre-allées dans les arbres, des jardins devant les bâtiments ». Ou la mutation des zones industrielles – le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), le marché de Rungis...


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