Antoine Saucier, directeur général de la division automobile de TomTom, explique comment la navigation, première étape vers la voiture autonome, va transformer le modèle de cette industrie.
Avec l’obligation d’installer un système d’appel d’urgence automatique en cas d’accident (« eCall ») à partir de 2018, toutes les nouvelles voitures seront connectées. Quel est l’enjeu pour les constructeurs automobiles ?
Antoine Saucier.- Au-delà de cette obligation, ils pourront offrir à leurs clients une expérience au moins équivalente à celle proposée par un téléphone. En premier lieu, la navigation connectée embarquée est aujourd’hui un véritable atout commercial, comme l’a constaté Peugeot avec sa 3008 : elle permet de vendre des voitures plus chères et de tirer le marché vers le haut.
C’est aussi une nouvelle étape vers la voiture autonome : dès 2020, la conduite sur autoroute et dans les embouteillages sera possible sous pilote automatique. Aller plus loin dans le déplacement sans conducteur prendra plus de temps, mais les technologies nécessaires continueront de reposer sur les trois briques dont nous disposons actuellement : la cartographie, pour anticiper les prochaines intersections, la navigation et l’info trafic.
Ces technologies sont-elles en train de changer le métier des constructeurs, d’intégrateurs d’équipements à prestataire de services ?
Il est clair que la voiture connectée leur permet de mieux connaître les usages de leurs clients. Ils peuvent mettre ces données à la disposition de leurs partenaires, ou les vendre. Ils peuvent aussi s’en servir pour leur offrir des services ad hoc, services fournis par des partenaires, comme sont en train de le faire Peugeot, avec sa plate-forme de services Free2Moove, et Renault, avec Renault Mobility.
Des plates-formes qui leur permettent d’ores et déjà d’être un acteurs du covoiturage et de mettre en relation conducteurs...
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