En Grande-Bretagne, de plus en plus d'écureuils présentent des lésions de la peau qui touchent le visage et les membres et rappellent la lèpre : gonflements du museau, des oreilles, des lèvres, des paupières et des extrémités. Des chercheurs ont donc mené une étude génétique et réalisé des tests sanguins sur plus de 100 cadavres d'écureuils roux de l'espèce Sciurus vulgaris venant d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse. Cette espèce est présente en Eurasie.
D'après les résultats qui paraissent dans Science, les 25 écureuils de l'île de Brownsea étaient infectés par la bactérie Mycobacterium leprae, qui est proche de celle qui circulait au Moyen Âge. Aucun autre écureuil ne portait cette bactérie, mais certains étaient positifs pour une bactérie proche, Mycobacterium lepromatosis, qui cause aussi la lèpre. Ces résultats suggèrent qu'un pathogène peut persister dans l'environnement longtemps après avoir disparu du réservoir humain.
Les résultats sont surprenants car aucun humain n'a contracté la lèpre dans les îles britanniques depuis des siècles : « Le message principal est que le nombre de réservoirs non humains de lèpre pourrait être beaucoup plus élevé qu'on ne le pensait auparavant », a expliqué à Live Science Charlotte Avanzi, de l'École polytechnique fédérale de Lausanne. « Ceci est particulièrement intéressant dans les pays où la lèpre est encore endémique chez l'humain : peut-être qu'une partie du nombre de nouveaux cas pourrait s'expliquer par la présence d'un réservoir animal. »
Lire la suite : La lèpre du Moyen Âge se cache toujours chez les écureuils roux