Certains avaient passé la nuit sur place, à la lueur des bougies. Kaboul a pleuré et enterré ses morts dimanche, journée de deuil national, au lendemain du sanglant attentat revendiqué par le groupe Etat islamique, jusqu'alors resté cantonné dans l'est de l'Afghanistan.
Ils ont veillé et prié entre les flaques de sang et les débris de l'attaque place DehMazang, rebaptisée "place des Martyrs" par le président Ashraf Ghani en hommage aux 80 morts et 231 blessés, des membres de la minorité chiite hazara essentiellement.
Le double attentat suicide s'est produit en fin d'une manifestation contre le tracé d'un ligne électrique délaissant la province de Bamyian, fief hazara négligé de longue date par le gouvernement central.
A la mosquée Mazari voisine, les autorités ont étalé sur un immense drapeau afghan, convoyé la veille par les manifestants, les effets collectés sur le site: chaussures, vêtements, châles ensanglantés qui déclenchent des scènes emplies de pleurs et de désespoir, face à la mort d'un frère, d'un ami.
En début d'après-midi, les 80 corps ont été portés en terre dans un grand vent de poussière sur la "Colline des Martyrs" (Tapa Shahada), en surplomb de Kaboul, dans un cimetière improvisé pouvant accueillir toutes les tombes, creusées à la pelle les unes à côté des autres.
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