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Après avoir été laminée par les smartphones, la photo instantanée suscite un regain d’intérêt.

En quittant Oskar Smolokowski, on repart fort d’un enseignement précieux : non, il ne faut pas secouer un Polaroid quand le cliché sort de l’appareil. L’image n’apparaîtra pas plus vite et la qualité de la photo risque d’être dégradée.

A même pas trente ans, le PDG du groupe Polaroid en connaît long sur le processus de développement des photos. Formé au génie mécanique, il rejoint en 2012 The Impossible Project, une jeune entreprise sise à Berlin, qui se fixe pour mission de sauver Polaroid. La marque, qui, au faîte de sa gloire, engrangeait des milliards de dollars de chiffre d’affaires chaque année, avait déclaré faillite en 2001, puis de nouveau en 2008. 

Grâce à un apport de 2 millions de dollars (1,7 million d’euros) effectué par le père d’Oskar Smolokowski, The Impossible Project acquiert une usine historique de Polaroid aux Pays-Bas et relance la production de films pour les appareils encore en circulation. « Ça a été le plus compliqué. Nombre des produits chimiques qui étaient utilisés à l’origine sont désormais interdits. Il a fallu tout réinventer », explique le jeune homme originaire de Pologne.

Une nouvelle étape est franchie en mai 2017, quand The Impossible Project rachète la marque Polaroid – rebaptisée Polaroid Originals – et peut dès lors relancer la production d’appareils photo instantanés reprenant le design de leurs prédécesseurs. « Beaucoup de gens ont tenté de nous en dissuader, parce que c’est des soucis sans arrêt. Mais moi, ce qui m’intéresse le plus, c’est la production d’objets physiques », souligne Oskar Smolokowski. Après le OneStep 2 lancé l’an passé, la marque vient de présenter le OneStep + (159 euros) lors du salon de l’électronique de Berlin (IFA), qui s’est ouvert au public vendredi 31 août.

Forte croissance des ventes en Europe et aux Etats-Unis

Contrairement à leurs prédécesseurs, les nouveaux Polaroid profitent des avancées du numérique. Une application pour smartphone permet d’affiner les réglages de l’appareil photo, de superposer deux photos sur un même cliché, ou de s’amuser avec une source lumineuse pour dessiner des motifs sur la photo (procédé dit du « light painting »).

Sera-ce suffisant pour rendre à Polaroid son lustre d’antan ? La photo instantanée, après avoir été laminée par la photo numérique et les smartphones, connaît un fort regain d’intérêt depuis le début de la décennie. Une marque en particulier en a profité : Fujifilm, qui a écoulé pas moins de 7,7 millions d’unités de ses appareils « Instax » en 2017.

Sans communiquer de chiffres précis, M. Smolokowski assure que Polaroid Originals est à présent bénéficiaire, et connaît une forte croissance de ses ventes en Europe et aux Etats-Unis. « L’engouement pour les appareils photo instantanés n’est pas près de retomber et nous avons tous les atouts pour rivaliser avec la concurrence, à commencer par la passion qui entoure la marque », veut croire le jeune patron.


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La réforme du Plan d’épargne retraite populaire, comme des autres produits d’épargne retraite, est sur les rails. Avec à la clé plus de souplesse. Il n’est pas certain que cela soit suffisant pour donner un attrait supplémentaire à ce placement.

Exit, la rente viagère obligatoire. Les détenteurs d’un plan d’épargne retraite populaire (Perp) pourraient à l’avenir choisir, à la retraite, entre la perception d’une rente à vie ou d’un capital. Alors que jusqu’ici, la rente était imposée pour au moins 80 % des montants (à l’exception des plus petits Perp).

Cette nouvelle liberté de choix, qui concernerait une grande partie des versements effectués sur les produits d’épargne retraite, figure dans la réforme de l’épargne retraite, présentée dans le cadre du projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la trans­formation des entreprises), qui doit être discuté au Parlement à partir de fin septembre et qui vise, notamment, à la rendre plus flexible.

Déblocage anticipé

 

Parmi les autres changements prévus pour ce produit souscrit individuellement : autoriser le déblocage anticipé du Perp pour l’achat de la résidence principale, alors que l’argent est normalement bloqué jusqu’à la retraite et ne peut être récupéré que dans des cas exceptionnels (décès du conjoint, etc.).

Pas question en revanche de modifier l’avantage fiscal dont bénéficient les versements Perp, qui doivent rester déductibles des revenus, dans une certaine limite. La fiscalisation de ces sommes a lieu au moment du dénouement du Perp, lors de la retraite, alors que le foyer est souvent moins imposé que durant la vie active. « Une déduction très intéressante d’autant que les dispositifs fiscaux se font rares », souligne Nadia Dhaoidi, directrice du pôle produits et services de Cyrus Conseil.

Ces deux nouveautés assoupliront sans conteste le dispositif, dont disposaient, fin 2016, environ 2,3 millions de personnes. Parviendront-elles pour autant à convaincre davantage d’épargnants à souscrire un Perp ? Les experts sont divisés.

« La retraite est un sujet qui tient à cœur de nombreux de nos clients mais l’impossibilité de récupérer en capital plus de 20 % de son Perp est aujourd’hui un facteur bloquant », souligne Sabine Jiskra, conseillère en gestion de fortune à l’Institut du patrimoine. « Je pense donc que ces mesures doperont les souscriptions. »

Etre prudent avec les montages fiscaux

« Parmi les personnes ayant intérêt à réduire leur imposition mais pour qui la rente est un frein, certaines pourraient effectivement être incitées par la réforme », note quant à lui Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Good Value for Money, « même s’il convient d’être très prudent avec tout montage fiscal qui requiert de connaître votre fiscalité lors de votre départ à la retraite, celle-ci étant difficile à anticiper ».

« L’équation ne change pas fondamentalement pour le Perp, qui demeurera cantonné à un marché étroit, celui des cadres supérieurs d’un certain âge, souhaitant défiscaliser leurs revenus », estime de son côté Philippe Crevel, qui dirige le Cercle de l’épargne. « Les autres n’y trouveront toujours aucun intérêt. D’autant que la réforme ne lève qu’une partie de la rigidité du Perp, qui reste un produit tunnel. »

« Comment faire en sorte qu’un trentenaire qui n’est pas fortement fiscalisé se pose la question de l’épargne longue ? La réforme ne donne pas de réponse », renchérit Nadia Dhaoidi. « Pour que la réforme soit intéressante, encore faut-il que vous ne perdiez pas, à la sortie, les avantages fiscaux obtenus à l’entrée », ajoute Anthony Calci, conseiller en gestion de patrimoine à Paris. J’attends de voir dans les décrets d’application comment seront traitées les sorties en capital en matière d’impôt sur le revenu.

Fiscalité moins favorable

Aujourd’hui, les rentes Perp sont imposées au barème de l’impôt sur le revenu, après un abattement de 10 %. Ce serait a priori encore le cas après la réforme. Pour les sorties en capital, l’épargnant peut actuellement demander à bénéficier d’une option très souvent avantageuse : le prélèvement forfaitaire libératoire de 7,5 %, calculé après un abattement de 10 %.

Après la réforme, le gouvernement prévoit une fiscalité moins favorable : si pour la partie gains du capital constitué (les produits des placements), l’épargnant pourrait choisir entre le barème et le prélèvement forfaitaire unique (30 %, prélèvements sociaux compris), la partie constituée des versements serait forcément imposée au barème.

Les épargnants débloquant leur Perp pour acheter leur maison seraient soumis aux mêmes règles. Si ces modalités fiscales ne figurent pas dans le projet de loi et ont vocation à être précisées plus tard, Bercy nous a confirmé ses intentions. Ce n’est pas une surprise, le gouvernement avait annoncé sa volonté de favoriser fiscalement la rente par rapport à la sortie en capital.

L’objectif est de dissuader l’usage de cette option. On ne l’interdit pas, on ne la favorise pas non plus, résume un proche du dossier au ministère. Qui précise toutefois que l’effet sur l’impôt sur le revenu du retraité pourrait être atténué par un fractionnement du retrait.

Mauvaise foi

« Il faudra regarder avec chaque client s’il a intérêt à se lancer, selon sa situation fiscale actuelle et de l’imposition qu’il anticipe pour sa retraite », réagit Stéphane Absolu, directeur du pôle expertise patrimoniale de Cyrus Conseil. « Mais dans tous les cas il y a une certaine mauvaise foi à créer une possibilité de déblocage ou de sortie en capital qui ne serait pas intéressante fiscalement et donc peut-être peu utilisée au final. Reste à voir comment les élus vont s’emparer du sujet lors du débat au Parlement ».

Mickaël Mangot, spécialiste de l’économie comportementale et des biais psychologiques des décisions financières, se montre, lui, plus optimiste : « Ces produits retraite contrarient aujourd’hui totalement la préférence des épargnants pour le présent, mais aussi pour la liquidité et l’autonomie. Si la préférence pour le présent est difficile à contrer, autoriser la sortie en capital et ajouter un cas de déblocage anticipé peut avoir un effet important sur le sentiment d’autonomie et de contrôle de son épargne ».


Lire la suite : Préparation de la retraite : le Perp sera-t-il vraiment plus attractif avec la loi Pacte ?


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Selon vos préférences : sport technique, sport d’endurance, sport de précision, etc… sélectionnez-vous une activité originale ou méconnue pour la rentrée.

Vous en avez marre du yoga, du football ou du jogging ? Vous avez autant envie de vous enfermer dans une salle de sport que de vous casser une jambe ? Sachez qu’il reste une multitude de sports confidentiels à tester : du cheese rolling au kayak-polo en passant par le quidditch, la canne de combat ou le chess-boxing, avec la quarantaine de sports que nous avons recensés et classés selon leurs caractéristiques, vous aurez de quoi faire.

Vous aimez taper ? Sélectionnez 4 étoiles sur 5 dans la catégorie « violence ». Vous aimez les sports d’adresse, montez le nombre d’étoiles en « précision ». Si vous pratiquez déjà un sport, vous pouvez aussi sélectionnez ceux qui s’en rapprochent.

Quel sport pour la rentrée ?

Choisissez d'abord comment vous voulez choisir un sport : soit par critères avec les étoiles, soit selon que le sport en question est une variante de tel autre.


Lire la suite : C’est la rentrée, pour quel sport méconnu et/ou insolite êtes-vous fait·e ?


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Dans sa chronique bimensuelle, la journaliste Rafaële Rivais, revenant sur l’annonce de la compagnie irlandaise de ne pas indemniser sa clientèle après la grève de ses pilotes, rappelle que les passagers ne sont plus seuls dans leurs démarches de remboursement.

SOS CONSO. Peu soucieuse de malmener ses passagers, Ryanair, la compagnie irlandaise à bas coût, a annoncé le 26 juillet qu’elle ne verserait pas, à ceux dont les vols ont été ­annulés ou retardés cet été, les indemnisations auxquelles ils ont en principe droit – de 250 à 600 euros, selon leur trajet. Son PDG, Michael O’Leary, espérait sans doute ainsi les décourager de faire toute demande.

de nombreuses sociétés spécialisées se chargent des démarches nécessaires, y compris, si nécessaire, auprès des tribunaux, et se rémunèrent en prélevant une commission sur les sommes versées aux voyageurs

C’était toutefois oublier que les passagers ne sont plus seuls : il existe, depuis quelques années, de nombreuses sociétés spécialisées dans l’assistance au recouvrement de leurs indemnisations – AirHelp, plate-forme américaine créée en 2013, qui se présente comme le leader mondial du marché, Flightright, qui revendique le titre de leader européen, Air-indemnité, RefundMyTicket, Skymediator… Elles se chargent des démarches nécessaires, y compris, si nécessaire, auprès des tribunaux, et se rémunèrent en prélevant une commission sur les sommes versées aux voyageurs. Elles ont donc tout ­intérêt à ce que ces derniers fassent valoir leurs droits.

AirHelp invite donc les passagers – « 270 000 », estime-t-elle – affectés par les douze jours de grève de juillet et août, à réclamer les « 78 millions d’euros » qui leur seraient dus. La société allemande Flightright fait de même. Elle indique avoir engagé une action en justice contre Ryanair auprès du tribunal de Francfort, le 14 août. Elle accuse, en effet, Ryanair d’avoir violé le règlement européen 261/2004, qui prévoit ces indemnisations.

M. O’Leary le conteste. Il rappelle qu’aux termes de ce règlement (article 5), le versement de la compensation n’est pas obligatoire, lorsque « l’annulation est due à des circonstances extraordinaires, qui n’auraient pas pu être...


Lire la suite : RyanAir : « Les passagers sont invités à se rebiffer »