Les résultats des 55.000 contrôles d'hygiène effectués chaque année dans toutes sortes d'établissements qui interviennent le long de la chaîne alimentaire, vont être mis en ligne progressivement. Ce 3 avril, les résultats de 1.000 à 1.500 adresses (correspondant aux contrôles effectués pendant le mois de mars) seront mis en ligne sur le site www.alim-confiance.gouv.fr, où ils resteront visibles pendant un an. Les notes pourront aussi être consultées via l'application pour smartphone Alim'confiance, téléchargeable dans la plupart des stores (Apple, Windows et Androïd).
Quatre niveaux de notes sont désormais attribués sur des étiquettes bleues ornées de smileys blancs : "Très satisfaisant", "Satisfaisant", "A améliorer", "A corriger de manière urgente". Les trois premiers niveaux n'impliquent "pas de risque pour la santé du consommateur", a précisé à l'AFP une responsable du ministère de l'Agriculture, qui pilote ce dossier, issu de la loi d'Avenir de l'Agriculture adoptée fin 2014 : seul le quatrième niveau induit un risque pour la santé publique et nécessite une fermeture d'urgence de l'établissement selon la responsable.
"Les objectifs de cette mise en transparence sont de valoriser les établissements qui travaillent bien, de répondre à la demande des consommateurs, et globalement, d'améliorer le niveau global d'hygiène dans tout le pays", a indiqué la responsable.
Ce type de mesures de transparence a déjà été pris dans huit pays européens, essentiellement du nord (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Irlande, Danemark, Finlande, Lituanie, Norvège). Dans tous ces pays, la mesure s'est accompagnée d'une amélioration du niveau sanitaire des établissements, souligne le ministère. En dix ans, au Danemark, on a constaté une amélioration de 20% du niveau global d'hygiène, selon la même source.
L'hôtellerie-restauration fait la grimace
"On n'avait pas besoin de mesures comme ça en ce moment, avec la baisse du volume d'affaires de 3% enregistrée dans l'hôtellerie-restauration en 2015 et en 2016", dit Hubert Jan, l'un des responsables du principal syndicat professionnel du secteur, l'Umih.
L'Umih a obtenu que l'affichage en vitrine de la vignette de format carte postale, envoyée avec le résultat des contrôles, ne soit pas obligatoire.
Pour Hubert Jan, "l'hygiène alimentaire est un prérequis à l'exercice du métier de restaurateur". "Nous demandions simplement deux niveaux de notes : soit le restaurant est conforme, soit il ne l'est pas et il est fermé". Selon lui, même le sigle "satisfaisant" serait "anxiogène" pour les consommateurs. "Si le stockage, la manutention de la nourriture, la formation des personnels sont parfaits, une simple dalle de carrelage fendue peut justifier le passage de la mention « très satisfaisant » à « satisfaisant » comme l'ont montré les expérimentations menées à Paris et Avignon", dit-il.
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