Une réunion publique sur le projet de centre d'hébergement d'urgence dans le 16e arrondissement de Paris a tourné à la foire d'empoigne lundi soir.
Une foule de déçus se masse sur les marches de l'université Paris-Dauphine. Ils ne pourront pas entrer à la « réunion d'information » organisée par la Mairie de Paris sur un projet qui électrise le quartier : un centre d'accueil d'urgence devrait être construit dans le bois de Boulogne, en lisière du chic 16e arrondissement. Ici, personne n'en veut. Dépassés par ce succès populaire, policiers et vigiles tentent, tant bien que mal, de gérer la confusion qui règne à l'intérieur du bâtiment. Ils ont cadenassé les portes de la fac, entourée de camionnettes de gendarmes mobiles. Sur le trottoir, une dame d'un âge respectable agite une pancarte « non à une jungle au bois de Boulogne ». Un étudiant à bonnet, venu défendre le projet, s'échauffe avec un riverain : « Si tu veux aider les migrants, tu n'as qu'à aller à Calais ! » lâche l'homme menaçant. « C'est qui ce connard à bonnet ? » s'interroge Chantal à voix haute. Elle ne digère pas de n'avoir pu assister à la réunion publique. « Nous sommes venus défendre notre quartier et on nous empêche de passer. C'est un déni de démocratie », s'indigne-t-elle. « Les socialistes se foutent de savoir ce que l'on pense et nous font passer pour des monstres d'inhumanité. La vérité, c'est qu'ils veulent bouffer du bourgeois à pas cher, ça ne leur coûte aucune voix dans l'arrondissement et ça leur en apporte chez les bobos de l'Est parisien », explique-t-elle avant de repartir.
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