Un ancien criminel, animé de longue date par la «haine du flic» et hanté depuis peu par la propagande de Daech : le profil de Karim Cheurfi, 39 ans, l'assaillant des Champs-Elysées, révèle, une fois encore, la fragilité de l'appareil sécuritaire et l'exposition des forces chargées de protéger les Français. La lutte antiterroriste nécessite beaucoup d'«humilité», reconnaissait vendredi en introduction de sa conférence de presse François Molins, le procureur de la République de Paris, qui, trois jours plus tôt, intervenait pour commenter l'attentat déjoué à Marseille. Vendredi soir, trois des quatre proches de Cheurfi étaient toujours en garde à vue. L'un d'entre eux, rencontré en prison, a un casier judiciaire très chargé.
Jeudi soir, à 20h47, Cheurfi stationne sa vieille Audi à hauteur d'un car de police. Il descend puis tire deux balles dans la tête d'un policier avec un kalachnikov. «Il a eu le temps d'échanger quelques mots avec le chauffeur», révèle une source ayant visionné les images de vidéosurveillance de l'avenue. Le fonctionnaire de 37 ans n'a aucune chance : il meurt sur le coup. L'assassin blesse deux de ses collègues, dont un grièvement, avant d'être tué, en riposte. Une passante allemande est légèrement touchée par un éclat de balle. Sur un papier tombé de la poche de l'assaillant, les enquêteurs de la PJ parisienne trouvent un feuillet manuscrit évoquant «sa volonté de mourir en martyr au nom d'Allah», selon une source policière.
Quatorze ans en prison
Qui était vraiment Karim Cheurfi ? Avant tout un homme ultraviolent, ayant tenté en 2001, à l'âge de 27 ans, de tuer par deux fois des policiers. Raison pour laquelle il est condamné à une peine de quinze années de réclusion, au cours desquelles il agresse des surveillants et un codétenu. Aux yeux de la justice, il paye sa dette. Mais, à sa sortie de prison en 2012, il ne rompt pas avec la délinquance. Le 13 octobre 2013, il commet ainsi un cambriolage à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne). Ce qui lui vaut, l'année suivante, quatre années de détention supplémentaires, dont deux avec sursis et mise à l'épreuve. Lorsqu'il sort à nouveau de prison, le 14 octobre 2015, «après l'exécution de l'ensemble de ses peines», selon François Molins, les magistrats gardent un oeil sur lui.
Cheurfi doit rechercher une activité professionnelle et se soumettre à des consultations chez le psychiatre. L'ex-détenu répond régulièrement aux convocations du juge d'application des peines, sans pour autant respecter toutes les clauses de sa probation. Certes, il est inscrit à Pôle emploi, d'où il cherche un travail de manutentionnaire. Pour autant, il fait parfois faux bond à son psy. L'homme «semble respecter de manière plus régulière ses convocations» mais «des difficultés persistent quant au respect de l'obligation de soins», résume un rapport d'évaluation du service de probation, un document révélé par M6, daté de janvier.
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