Une pollution radioactive a été détectée en Europe à la fin du mois de septembre. D'après l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français, elle proviendrait d'une zone située entre la Volga et l'Oural, mais les autorités russes nient toute responsabilité.
Ce qu'il faut retenir
- Du ruthénium-106 a été détecté en Europe fin septembre.
- Ce radionucléide artificiel proviendrait d'un site de retraitement ou de production d'éléments radioactifs, mais pas d'un réacteur.
- L'origine de cette pollution venue de l'Est reste inconnue.
Une pollution radioactive détectée en Europe à la fin du mois de septembre aurait son origine « entre la Volga et l'Oural » selon l'institut public français, mais les autorités russes ont nié vendredi toute responsabilité. Du ruthénium-106 avait été détecté dès fin septembre par plusieurs réseaux européens de surveillance de la radioactivité dans l'atmosphère.
« La zone de rejet la plus plausible se situe entre la Volga et l'Oural, sans qu'il ne soit possible, avec les données disponibles, de préciser la localisation exacte du point de rejet », estime dans une note l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français au terme de son enquête. Selon la même source, la pollution ne peut pas provenir d'un réacteur nucléaire, car d'autres éléments radioactifs auraient été alors détectés.
Le saviez-vous ?
Le ruthénium-106 est un radionucléide d’origine artificielle, absent dans l’air en temps normal.
L'IRSN précise avoir du coup « fait l'hypothèse d'un rejet issu d'une installation » liée au cycle du combustible nucléaire ou de fabrication de sources radioactives, sans identifier un site en particulier. Le ruthénium-106 est un produit de fission issu de l'industrie nucléaire, par ailleurs utilisé pour des traitements médicaux.
La France a « entrepris des démarches diplomatiques », indique-t-on au ministère de la Transition écologique, mais le mystère reste entier : aucun pays n'a déclaré à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) être à l'origine de ce rejet.
Un moment clé de la spectrométrie gamma : Sébastien Aubry, du LMRE (Laboratoire de mesure de la radioactivité dans l'environnement) place un échantillon en compactage sur un détecteur Ge (Germanium) dans la chambre blindée du LMRE. © Rodolfo Gurriaran/IRSN
En Russie, les entreprises du nucléaire plaident non-coupables
« Les niveaux de concentration dans l'air en ruthénium-106 qui ont été relevés en Europe et a fortiori en France sont sans conséquence tant pour la santé humaine que pour l'environnement », note l'IRSN.
Le gouvernement précise de son côté avoir, par précaution, réalisé des « contrôles par sondage sur les champignons importés des pays concernés, qui n'ont révélé aucune contamination à ce jour ». Les champignons sont en effet un aliment particulièrement à risque. « Si une quelconque contamination était détectée, les mesures appropriées seraient ainsi immédiatement prises et feraient alors l'objet d'une communication dans un objectif de complète transparence », assure le ministère.
Lire la suite : Une pollution radioactive au ruthénium 106 détectée en Europe
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