Selon une enquête réalisée par Harris, les retraités américains déclarent que 61 % de leur revenu vient de leur retraite publique. Quant aux fonds de pension, ils sont privilégiés par les plus riches et les fonctionnaires.
La jeune génération française fustige les soixante-huitards, qui auraient tout pris et rien prévu, en les interpellant d’un « Ok, Boomer ». D’accord, mais en français dans le texte, uniquement. Car les comparaisons réalisées par l’OCDE entre la France et les Etats-Unis sont édifiantes : les retraités pauvres sont peu nombreux en France – le taux de pauvreté des plus de 66 ans est de 3,4 % –, mais il est de 23,1 % aux Etats-Unis.
La presse américaine commente avec délices les manifestations françaises, mais les retraites publiques, instaurées par Franklin Delano Roosevelt dans les années 1930, ne font guère partie du débat public : le vieil âge ne coûte pas très cher à la collectivité, d’autant moins que l’espérance de vie plus courte qu’en France et le départ en retraite plus tardif (67 ans contre 61 ans en France d’après l’OCDE) font que l’on vit moins longtemps en percevant sa pension : 16,4 ans pour les hommes américains contre 22,7 ans pour les Français ; 19,8 ans pour les Américaines contre 26,9 ans pour les Françaises. Au total, écrit l’OCDE, les pensions obligatoires représentaient 7,1 % du PIB américain contre 13,9 % en France.
Départ optimal autour de 65 ans
En moyenne, la retraite publique distribuée par la Social Security à 54 millions d’Américains s’élève à un peu plus de 1 400 dollars (1 260 euros) par mois par retraité. On part avec 61 % de son dernier revenu après impôts si l’on gagne la moitié du salaire moyen américain, mais ce chiffre s’effondre à 43 % si on gagne 1,5 fois ce salaire moyen (environ 70 % en France, selon l’OCDE). L’âge de départ à taux plein est de 66 ans, avec une pension maximale de 2 860 dollars. D’un coût total de près de 900 milliards de dollars, la Social Security est financée par une taxe de 12,4 % sur les salaires. Ceux qui partent à 62 ans perdent un quart de leur pension, ceux qui restent jusqu’à 70 ans l’augmentent de 30 %. Financièrement, un départ optimal se situe autour de 65 ans, âge auquel les Américains peuvent bénéficier du système de santé public Medicare.
On croyait que les Etats-Unis étaient le paradis des retraites par capitalisation. Ce n’est pas complètement exact. Selon une enquête réalisée par Harris pour le Transamerica Center for Retirement Studies, les retraités déclarent que 61 % de leur revenu vient de leur retraite publique, 14 % des retraites d’entreprise à prestations définies et 10 % seulement de leurs fonds de pension par capitalisation, les fameux « 401 (k) », où l’on récupère à partir de 60 ans le produit de son épargne.
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