Trois jours après Force ouvrière, la CGT et Solidaires appellent à une journée d’action interprofessionnelle mardi 24 septembre.
Parviendront-ils à parler d’une même voix ? Alors que des mouvements catégoriels (avocats, salariés de la RATP…) ont fortement mobilisé ces derniers jours contre la réforme des retraites, les confédérations syndicales n’ont pas réussi, pour le moment, à unir leurs forces. Trois jours après Force ouvrière (FO), la CGT et Solidaires appellent, mardi 24 septembre, à une journée d’action interprofessionnelle contre « la régression sociale », en particulier sur les retraites. A la SNCF, le trafic devrait être perturbé, notamment sur les lignes TER et transilien.
Samedi, Force ouvrière avait, elle, convié ses militants à Paris pour qu’ils puissent exprimer leur mécontentement. Plusieurs milliers d’entre eux – 6 000 selon la police, 15 000 selon la confédération – ont répondu présents. L’idée n’était pas tant de faire masse que de ressouder les rangs sur un sujet majeur après une année difficile pour l’organisation syndicale, marquée par la démission en octobre 2018 de son numéro un Pascal Pavageau, mis en cause pour des fichiers controversés. Pour Yves Veyrier, qui lui a succédé à la tête de FO, il s’agissait d’« exprimer fortement [leur] détermination ». « L’expérience de ces dernières années, notamment sur les retraites, montre qu’une manifestation, aussi réussie soit-elle, ne permet pas toujours de se faire entendre, ajoute-t-il. Il y a autant de débats sur l’unité syndicale que sur la nature des actions à mener. »
« Irresponsabilité mortifère »
« Le fait qu’il n’y ait pas de date commune ne signifie pas qu’il y ait des dissensions sur les retraites mais marque surtout la volonté de FO d’organiser sa rentrée », relativise, de son côté, Fabrice Angei, membre du bureau confédéral de la CGT. « On serait dans un moment décisif, ce ne serait pas un bon signal mais on n’en est pas là… », renchérit Eric Beynel, porte-parole de Solidaires. Pour Jean-Marie Pernot, politiste à l’Institut de recherches économiques et sociales, cela montre cependant « une certaine irresponsabilité mortifère ».« Malgré pas mal de luttes unitaires dans certains secteurs, les confédérations vont passer, une fois de plus, à côté du besoin de mouvement et d’unité qui remonte du terrain », juge-t-il. Vendredi 13 septembre, la mobilisation a été très suivie à l’appel de quasiment tous les syndicats de la RATP. Ces derniers, à l’exception notable de la CGT, entendent récidiver avec « une grève illimitée » à partir du 5 décembre.
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