Au moins, Leonardo Jardim a eu la décence de prévenir. Dès lundi, le coach monégasque avait fait savoir qu’il ferait largement tourner pour cette demi-finale de Coupe de France. Entre la lutte acharnée pour le titre de champion et le parcours incroyable en Ligue des champions, son effectif est en surchauffe. Résultat, sur la pelouse du Parc des Princes, neuf bizuts accompagnés de Germain et Raggi, pour une grosse claque à l’arrivée (5-0) .
Voilà donc une compétition en moins à gérer. On peut comprendre le choix des Monégasques - même si on attendait autre chose de notre mercredi soir à la base -, mais on peut aussi se demander s’ils ne vont pas le regretter si le mois de mai tourne mal et que les espoirs de titres s’envolent les uns après les autres.
« Des regrets ? Non, tranche le vice-président Vadim Vasyliev quand on le lance sur le sujet. On a pris cette décision tous ensemble, avec le coach, le département médical. C’est une décision difficile, mais je l’assume. Maintenant, c’est quitte ou double. » Voilà résumé le sentiment monégasque. La Coupe, ce n’est pas grave… enfin, pas pour l’instant en tout cas.
« Si on avait mis les titulaires, on n’aurait peut-être pas gagné non plus. On a fait un choix, on verra en fin de saison si c’était le bon. J’espère que oui », estime Valère Germain. Le capitaine du soir, lui, n’a pas hésité quand le staff lui a demandé s’il voulait disputer cette rencontre. Il n’a pas pris un pied énorme, au final, mais il fera avec. « Bien sûr que c’est frustrant, c’est quand même une demi-finale de Coupe de France. Mais il y a déjà eu beaucoup de matchs, d’autres arrivent, très importants. Maintenant, il va falloir remporter quelque chose. »
On peut aussi se demander si le baptême du feu n’a pas été un peu trop rude pour les jeunes pousses. Il y a beaucoup de talent chez Muyumba, Diallo ou Cardona - pour ne citer qu’eux -, mais être lâché tous ensemble dans le grand bain sans brassard, ça peut aussi laisser des traces. « Le club a aussi voulu valoriser la formation. Je crois que malgré le score, ça restera tout de même une belle soirée pour les jeunes », assure Germain.
« Moi je suis fatigué alors que je ne joue pas »
Pas le temps d’en dire plus, il faut déjà repartir à la maison se reposer un peu et se tourner vers la venue de Toulouse en championnat, samedi. Une rencontre où Leonardo Jardim pourra aligner onze joueurs valides, ce qui suffit à son bonheur.
« On a cinq ou six joueurs qui ont de petits ou grands soucis. Si nous jouons avec les mêmes douze ou treize joueurs, si nous ne faisons pas ce choix, peut-être que nous n’arriverons pas à la fin de la saison avec onze joueurs, se défend le coach portugais. Moi je suis fatigué alors que je ne joue pas… » Sans doute la perspective du neuvième match (!) du mois d’avril à préparer dès ce jeudi matin.
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