Pourquoi Google veut remettre à la mode les cabines téléphoniques

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Google veut équiper le monde de ses cabines Link. Mais derrière ce réseau a priori inoffensif se cache une terrifiante machine publicitaire.

Du haut de son mètre 98, Bill de Blasio est souvent bien plus grand que ses interlocuteurs. Mais par cette froide journée de février, le maire de New York est au coin de la Troisième Avenue et de la 16e Rue, en pleine conversation avec un bloc de verre et de métal aux courbes élégantes de 2,70 m.

Il est apparu depuis peu sur le trottoir, devant le restaurant Mariella Pizza. Le maire est en train d’évaluer les connaissances du monolithe. Sait-il où se trouve la crèche la plus proche de son domicile de Park Slope ? La machine passe glorieusement le test et le maire se tourne vers les micros tendus.

« Vous venez d’assister à un moment historique », dit-il aux journalistes rassemblés autour de lui.

« Il s’agissait du premier appel officiellement passé de l’une de nos bornes LinkNYC dernier cri. »

Les New-Yorkais sont habitués à entendre leur maire qualifier d’historique la moindre réalisation ayant lieu pendant son mandat, mais cette fois il a peut-être eu raison.

La tour mince et rutilante qui se dresse devant lui est le précurseur d’une invasion totale : à la fin du mois de juillet, il y en aura 500 dans toute la ville. Au départ, les bornes LinkNYC étaient supposées remplacer les vieilles cabines téléphoniques, mais au final, on en comptera 7 500 à New York. Une armée de soldats numériques géants tapissant les rues des cinq arrondissements de la ville.

 « Méfiez-vous »

Dans leur carcasse tout droit sortie d’un film de SF, les bornes Link possèdent toute une panoplie de capacités dont leurs aînés analogiques n’auraient jamais pu rêver : des appels VoIP gratuits dans tout le pays ; des stations de chargement USB ; et grâce à un réseau de fibre flambant neuf installé sous les rues, un accès gratuit à Internet dont le débit se compte en Go. Il est accessible soit via la tablette fonctionnant sous Chrome intégrée à la borne, soit via wifi sur le smartphone de l’utilisateur.

Il suffit de s’inscrire une seule fois au service pour que son téléphone se connecte automatiquement au réseau à chaque fois qu’il sera à portée et que le wifi sera activé. Les bornes se passent le relais sans baisse de débit à mesure qu’on descend la rue. « Ce sera le réseau le plus vaste et le plus rapide du monde – et totalement gratuit », fanfaronne De Blasio....

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