Il avait échappé à la peine de mort, il échappera peut-être à la mort en prison. Détenu le plus célèbre de France — et l'un des plus anciens pensionnaires des centrales pénitentiaires de la République — Patrick Henry plaide aujourd'hui sa libération devant le tribunal de l'application des peines de Melun (Seine-et-Marne). Une demande de suspension de peine formulée pour raison médicale. Atteint d'un cancer, hospitalisé depuis le 15 mai dans une unité sécurisée, l'assassin du petit Philippe Bertrand en 1976 près de Troyes (Aube) est un homme de 64 ans en fin de vie. Ses chances de finir son existence à l'air libre au regard de la loi sur les détenus malades (voir ci-dessous) sont réelles. Le parquet de Melun prendra des réquisitions en ce sens.
Evoquer Patrick Henry c'est se replonger en pleine époque giscardienne, se souvenir de Roger Gicquel et de sa fameuse sortie « la France a peur », se remémorer une ère où les accusés risquaient littéralement leur tête en passant devant la cour d'assises. Lorsqu'il se présente face à ses juges en 1977 pour y répondre de l'enlèvement et de la mort de ce garçonnet de 7 ans, la foule hostile hurle à la mort devant les grilles du palais de justice. Grâce à la plaidoirie de son avocat Robert Badinter, ce jeune homme énigmatique, incapable d'expliquer son odieux geste, échappe à la guillotine. « Vous ne le regretterez pas », lance-t-il.
Condamné à la perpétuité, Patrick Henry devient un détenu modèle. Il reprend des études et décroche une licence de mathématiques et un DUT d'informatique. Des efforts récompensés en 2001 lorsque, après vingt-cinq ans derrière les barreaux, il obtient une libération conditionnelle. Las. Incapable de se réadapter, il replonge très vite. En 2002, il est arrêté avec près de 10 kg de cannabis à bord de sa voiture en Espagne. Il est immédiatement réincarcéré.
Depuis, ses nombreuses demandes de libération conditionnelle n'ont jamais abouti. L'an dernier, les portes du pénitencier s'étaient pourtant entrouvertes, le TAP de Melun ayant accepté l'une de ses requêtes. Mais la cour d'appel de Paris avait jugé son projet de réinsertion « insuffisant » et « illusoire ». « Patrick Henry est malheureusement devenu un symbole », regrettait son avocate de l'époque, M e Carine Delaby-Faure.
Lire la suite : Patrick Henry veut mourir libre - Le Parisien
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