De nouvelles révélations qui tombent bien mal pour l’exécutif à deux jours du premier tour des législatives. Après l’affaire Ferrand, c’est au tour du parti de François Bayrou, le MoDem, d’être visé par des révélations. 20 Minutes fait le point sur cette nouvelle épine dans le pied du gouvernement d' Edouard Philippe.
Que reproche-t-on au MoDem ?
Mercredi, Le Parisien et Le Point ont révélé qu’un ex-collaborateur du MoDem conteste dans un signalement à la justice la réalité de son emploi comme assistant parlementaire auprès de l’ancien eurodéputé Jean-Luc Bennahmias. L’ancien employé du MoDem affirme avoir été en partie rémunéré en 2011 sur l’enveloppe parlementaire de l’ex-eurodéputé du Sud-Est, alors qu’il avait été recruté en CDI pour travailler au sein du mouvement centriste. Selon Le Point, « l’auteur du signalement a assuré à la justice n’avoir "jamais" travaillé pour lui "en particulier" ». Sous couvert d’anonymat, cet ancien salarié, qui a rejoint le parti des ministres François Bayrou et Marielle de Sarnez en 2010, dénonce « l’opacité qui entourait, selon lui, la prise en charge des salaires au sein de la formation du centre dirigée par François Bayrou, via le Parlement européen », explique Le Parisien.
D’après son témoignage, la direction du MoDem lui aurait fait signer un contrat de permanent à temps plein, avant de lui soumettre dans la foulée un avenant de détachement précisant qu’il exercerait des fonctions de collaborateur de Jean-Luc Bennahmias à temps partiel, sans mention faite du nombre d’heures. L’ancien salarié, « exerçait l’intégralité de ses missions au siège du MoDem, rue de l’Université » à Paris et affirme « n’avoir jamais mis les pieds dans la circonscription d’élection du député européen, à savoir Marseille, pas plus qu’au Parlement européen à Bruxelles », d’après Le Parisien.
De son côté, Radio-France affirme que « sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du Modem ». Corinne Lepage, ancienne députée européenne MoDem, avait, elle, dénoncé dans un livre paru en 2014 le recours à des emplois fictifs d’assistants parlementaires au sein du MoDem. « Tout faux ! Mes collaborateurs (même à 1/2 temps) ont toujours été pris en charge sur contrats MoDem », avait répondu François Bayrou sur Twitter fin février.
Comment réagissent les intéressés ?
Jeudi dans un communiqué, « le MoDem réaffirme qu’il a respecté toutes les règles et toutes les obligations d’un employeur ». « Tout salarié qui a travaillé dans ses équipes ces dernières années, souvent à temps partiel, a été rémunéré par le mouvement de manière parfaitement transparente en fonction du service effectivement assumé pour notre formation politique », ajoute le parti de François Bayrou. « Des témoignages présentés comme "anonymes" cherchent à accréditer l’idée que le MoDem n’aurait pas respecté dans le traitement de ses collaborateurs les règles françaises et européennes », déplore le Modem. « Ces collaborateurs à temps partiel ont pu avoir, en même temps, d’autres contrats également à temps partiel auprès de parlementaires européens. Rien n’est plus normal et plus légal qu’un tel partage d’activité », écrit le parti centriste. « Pour mettre fin à ces rumeurs "intéressées" le MoDem réitère sa proposition de consultation de tous les contrats de travail et de tous les bulletins de salaire qui ont engagé le mouvement, qui ont été déposés à cette fin entre les mains du bâtonnier Francis Teitgen et de Me Pierre Casanova », conclut le communiqué.