Il était parvenu à se stabiliser autour des 700 migrants depuis plusieurs semaines mais l'incertitude plane sur l'avenir du camp de Grande-Synthe (Nord), devant les portes duquel pourraient se presser nombre de réfugiés fuyant le démantèlement de la "Jungle" de Calais.
En ce début d'après-midi d'automne, de jeunes enfants kurdes étrennent la nouvelle aire de jeux du camp "de la Linière". Elle est le dernier né des services mis en place par l'association gestionnaire, l'Afeji, mandatée par l'Etat et la mairie fin mai: quatre cuisines communautaires, un espace réservé aux femmes, une laverie, des navettes quotidiennes vers l'hôpital et l'école...
Des dizaines de migrants, les bras chargés de la nourriture distribuée en abondance grâce au concours de l'Auberge des migrants, remontent l'allée principale pour regagner l'un des 327 mini-chalets - chauffés l'hiver.
La vie relativement paisible de ce camp aux normes humanitaires internationales pourrait toutefois être troublée à l'occasion du démantèlement de la "Jungle" de Calais.
Franck Esnée, chef de mission pour Médecins sans frontières (MSF) dans la région, fait l'hypothèse de "centaines, voire de milliers" de reports de réfugiés, tant dans des mini-camps alentours que vers le camp de Grande-Synthe.
"Depuis le week-end dernier, on a beaucoup plus d'arrivées en provenance de Calais", note Damien Carême, le maire écologiste de la ville.
"On peut s'attendre au pire", s'alarme Hervé Desvergne, directeur du camp de la "Linière", d'autant que, rappelle-t-il, celui-ci n'est plus conçu pour absorber des arrivées massives.