Marine Le Pen passait son grand oral hier mardi au Medef. Sa proposition de sortie de l'Euro fait craindre le pire aux banques.
« Catastrophe », « apocalypse », « saut dans l'inconnu »... Sous couvert d'anonymat, les dirigeants des banques françaises n'ont pas de mots assez durs pour qualifier le programme économique de Marine Le Pen. Pour eux, l'affaire est entendue : sa mesure phare, retourner au franc, est une bombe à fragmentation financière qui mènerait la France à la faillite. « Ce serait un choc sans précédent, provoquant une panique totale sur les marchés », résume un haut fonctionnaire.
« La perspective d'un retour au franc entraînerait rapidement une sortie de capitaux des investisseurs français et étrangers. Ceci afin de se protéger du risque de dévaluation de leurs avoirs après la conversion en franc », décrit l'Institut Montaigne, un club de réflexion libéral.
Prêter de l'argent à l'État français devient de plus en plus risqué
Les banques ont-elles un plan B dans leurs tiroirs ? Au prétexte qu'en parler, ce serait « accréditer l'idée que ce soit possible », rares sont ceux qui osent évoquer le sujet à visage découvert. « La sortie de la zone euro n'est pas notre scénario central, prévient Laurent Goutard, directeur de la banque de détail à la Société générale. Mais aucune institution ne peut ne pas se poser la question de ce qui se passerait. »
La finance s'inquiète, et cela commence à se voir. En témoigne un indicateur clé, le « spread », l'écart de taux d'intérêt entre les titres de dette français et allemand, qui a fortement augmenté ces dernières semaines. En clair, pour les investisseurs, prêter de l'argent à l'Etat français devient de plus en plus risqué. « Dès la fin 2016, les investisseurs étrangers se sont détournés de la dette française, et ce mouvement s'est accentué en janvier et février », confirme Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. En cas de retour au franc, ce mouvement s'accélérerait, les agences de notation ayant déjà prévenu qu'il ne s'agirait ni plus ni moins d'un « défaut » de l'Etat français. Une banqueroute en somme....
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