Pour lutter contre les inégalités sociales et scolaires au sein de l'école, particulièrement prononcées en France, les gouvernements successifs s'appuient depuis plus de 30 ans sur l'éducation prioritaire. Un dispositif qui "ne marche pas", estime un rapport publié mardi.
La France "occupe une position singulière" par rapport aux pays comparables de l'OCDE, note avec une pointe d'ironie le Cnesco, le Conseil national d'évaluation du système scolaire, qui a tenté de comprendre "pourquoi la France est devenue le pays le plus inégalitaire de l'OCDE". Avec une accentuation du phénomène depuis le début des années 2000, que soulignent les études nationales et internationales (dont PISA).
"Le poids de l'origine sociale des élèves sur leur réussite scolaire est bien plus important chez nous que chez nos voisins "comparables", et (ce poids) s'est aggravé sur un temps très court", note Georges Felouzis, un des chercheurs ayant participé à ce rapport qui compte une vingtaine de contributions.
Si plusieurs facteurs expliquent l'aggravation des inégalités sociales dans l'école française, le Cnesco a surtout étudié "les effets pervers" de l'éducation prioritaire, mise en place il y a plus de 35 ans pour aider les établissements situés dans des zones socialement défavorisées. Conçue à l'origine pour être temporaire, elle perdure encore en 2016, avec des effectifs croissants (10% des collégiens en 1982, plus de 20% en 2015).
Lire la suite : Lutte contre les inégalités: l'éducation prioritaire "ne marche pas"