Une enquête révélait cette semaine que la moitié des Français avouent avoir fait l'impasse sur le préservatif lors d'un amour de vacances. Un comportement à risque qui favorise la transmission des infections sexuellement transmissible (IST). Le préservatif présente aussi des avantages méconnus sur la flore vaginale : une étude de 2013 suggérait qu'il favorisait le développement d'une flore protectrice contre les infections. Voilà une autre bonne raison de plus de ne pas l'oublier pendant les vacances...
Déjà 3.000 ans avant J.-C., les soldats égyptiens utilisaient des boyaux de mouton ou des vessies de porc pour se prémunir contre les maladies vénériennes. Ce temps est heureusement révolu. Aujourd'hui, le préservatif protège efficacement contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles comme l'herpès, la syphilis, l'hépatite B ou le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
Le vagin est également muni d'une protection naturelle, mais pas imparable, contre les infections. Les nombreux microbes qui habitent cet organe interagissent pour arrêter les pathogènes. Les bactéries du genre Lactobacillus (lactobacilles), par exemple, produisent de l'acide lactique et de l'eau oxygénée qui font obstacle au développement des germes.
Or, dans certaines conditions, la flore bactérienne du vagin est déséquilibrée et n'est plus capable d'assurer une protection efficace. Ce phénomène, appelé vaginose bactérienne, se caractérise par une diminution des lactobacilles et par la multiplication de germes anaérobies tels que Gardnerella vaginalis. La vaginose bactérienne n'est pas une infection au sens strict, mais elle rend le vagin plus fragile aux microbes dangereux. Elle augmente ainsi le risque de maladie inflammatoire pelvienne, d' IST (infection sexuellement transmissible) et d'accouchement prématuré.
L’usage du préservatif favorise le développement des lactobacilles
Des chercheurs de la Capital University of Medical Sciences à Pékin se sont intéressés à l'effet de l'utilisation de préservatifs sur cet équilibre bactérien. Leurs résultats, publiés dans la revue Plos One, suggèrent un effet positif de ce mode de contraception sur la santé vaginale.
Au cours de cette étude, les scientifiques ont sélectionné 164 femmes selon plusieurs critères : l'âge (entre 18 et 45 ans), la présence d'une vie sexuelle active, la prise d'une contraception suivie au cours des trois mois précédant l'expérience et l'absence de problèmes de santé. Les candidates ont été réparties en trois groupes en fonction de leur méthode de contraception, à savoir l'emploi d'un stérilet (57 femmes), l'utilisation de préservatifs (72) ou le procédé symptothermique (35), qui consiste à s'abstenir de sexe pendant l'ovulation. Aux jours 21 et 22 du cycle menstruel, les auteurs ont réalisé des prélèvements vaginaux. Grâce à des méthodes classiques de culture en laboratoire, ils ont pu analyser la composition des flores bactériennes. Ils ont également comparé le niveau de lecture des gènes dans chaque prélèvement par des techniques modernes de biologie moléculaire.
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