Il y a quinze ans exactement, Estelle Mouzin, neuf ans, disparaissait en région parisienne. Depuis, sept juges se sont succédé, mais l'enquête ne laisse entrevoir aucune issue. En ce triste anniversaire, son père a expliqué ce mardi devant la presse pourquoi il décidait d'«attaquer l'Etat pour faute lourde» dans ce dossier non résolu. Il avait déjà annoncé la veille sa décision sur France 2, estimant qu'il avait été «baladé, pris pour un con pendant toutes ces années» d'enquête.
La fillette a disparu le 9 janvier 2003, vers 18h sur le chemin entre son école et son domicile, à Guermantes, en Seine-et-Marne. Malgré plusieurs opérations de police de grande envergure et une mobilisation massive de sa famille, l'enfant est restée introuvable.
«Circulez, il n'y a rien à voir»
«Au bout de 15 ans, je ne suis pas là pour entendre un juge d'instruction me dire ‘je mets de l'ordre dans le dossier'. Maintenant, ça suffit, la relation de confiance avec la justice est rompue. Ce n'est pas une démarche contre tel ou tel, mais contre l'institution», s'est justifié lors d'une conférence de presse le père d'Estelle Mouzin dans les bureaux parisiens de son avocat.
«Il n'y a pas une obligation de résultats de la part des enquêteurs. En revanche l'obligation de moyens est elle incontournable. Le manque de moyens de la justice, ce n'est pas mon problème. Je n'ai pas envie de supporter ça. Ou alors qu'on nous le dise clairement: ‘On n'a pas les moyens, circulez, il n'y a rien à voir et, pendant ce temps, le coupable court toujours'», poursuit encore Eric Mouzin qui estime «avoir été trompé pendant des années» car «les enquêteurs ont organisé un système pour faire en sorte que je ne sois pas informé de ce qu'ils font».
«Le combat d'un père»
«C'est plus que de la colère, c'est de la rage», s'était déjà insurgé sur France 2 le père de la fillette disparue, expliquant qu'«on ne recherche plus vraiment Estelle, qu'on ne fait que de la gestion de dossier (...) qu'on gesticule et communique sur tel ou tel événement accessoire». L'hypothèse d'une implication de Nordahl Lelandais - soupçonné d'avoir enlevé et tué la petite Maëlys cet été - dans la disparition en 2003 d'Estelle Mouzin a été rejetée récemment par les enquêteurs. Le suspect se trouvait alors à l'étranger dans le cadre de ses fonctions militaires.
Eric Mouzin espère aujourd'hui que «d'autres associations ou d'autres familles feront la même démarche». «Mon rêve, c'est qu'il y ait quinze dossiers similaires et que l'État se dise ‘Ça va nous coûter plus cher en justice que de mettre des moyens dans l'enquête», explique-t-il ce mardi. Mais, inquiet, il ajoute: «Remettre en cause l'État c'est prendre le risque d'arrêter l'enquête. Je suis toujours partagé entre l'envie d'obtenir une réponse sur la disparition d'Estelle et la gestion de l'enquête.
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