Des yeux vont s'écarquiller, des mâchoires se crisper, des sourires se dessiner. Ce mardi midi, au palais des Congrès de la porte Maillot, à Paris, le monde du vélo sera réuni pour sa grand-messe de la mi-octobre : la révélation, étape par étape, du parcours du Tour de France 2018 (du 7 au 29 juillet) qui s'élancera de Vendée. Parmi le peloton des coureurs français habitués à s'illustrer sur la Grande Boucle, tous ne vivent pas l'attente de cet événement de la même façon. 

Ils savent déjà tout

 C'est plus fort que lui. Lilian Calmejane (Direct Energie), qui s'est imposé de manière magistrale à la station des Rousses (Jura) le 8 juillet dernier, cherche à tout savoir avant l'heure. «J'attends le parcours avec impatience, explique-t-il. Le Tour, ce sera un grand moment de ma saison, un axe de travail prépondérant. J'essaie d'en savoir le plus possible. Je suis curieux. Il y a toujours des fuites, mais tant que ce n'est pas officiel, on ne sait jamais à quoi s'en tenir, alors je cherche, je consulte les quotidiens locaux sur Internet qui dévoilent souvent en avance les routes empruntées dans leur région. Quand on connaît un peu la géographie de la France, on arrive à se faire une idée.» A quel point ? «On sait que la première semaine nous mènera de la Vendée au Nord-Pas-de-Calais, en passant par la Bretagne et la Normandie, précise-t-il. La suite n'est pas très difficile à trouver, mais il y aura quand même des surprises. Les organisateurs sont forts pour en réserver deux ou trois chaque année.» 

Ils sont dans l’attente

 Warren Barguil (Sunweb, la saison prochaine chez Fortuneo-Oscaro), héros du dernier Tour avec deux victoires d'étape et un maillot de meilleur grimpeur, dit à peu près la même chose : «Je suis très connecté, donc je regarde toutes les rumeurs. En plus, la course passera en Bretagne, donc ça m'intéresse de savoir à quel endroit elle sera le plus près de chez moi. J'essaie de connaître les étapes de montagne surtout et le parcours du contre-la-montre.» 

Romain Bardet (AG2R) et Thibaut Pinot (FDJ), les plus grandes chances tricolores au classement général, seront présents et attentifs ce mardi, mais ni l'un ni l'autre n'ont cherché à en savoir plus. «Je n'aime pas connaître les choses à l'avance, souligne Pinot. J'ai envie d'avoir la surprise. Il y a toujours un peu de stress, car les jours qui précèdent, on voit passer des infos, mais j'essaie d'en faire abstraction. Ensuite, quand l'itinéraire est dévoilé, je regarde les grandes lignes, mais j'entre véritablement dans les reconnaissances et le détail du parcours en mai. Pour le moment, je profite des vacances.»