L'élection vue de Washington
La France est-elle le nombril du monde ? Un petit pays sur la carte mais une grande élection qui fascine de plus en plus la presse étrangère. Après Trump, après le Brexit, peut-il y avoir un effet domino ? Ou un coup d'arrêt et un sursaut européen ? C'est pour ça que nos collègues, notamment américains, se passionnent pour cette élection imprévisible. "Cette campagne est bien plus intéressante que notre élection présidentielle il y a plusieurs mois et pourtant, elle était forte intéressante, assure John Gizzi, correspondant à la Maison Blanche pour le groupe de presse NewsMax. On n'avait que deux candidats principaux : Donald Trump pour ce qu'on pourrait appeler la droite et Hillary Clinton pour la gauche. En France, c'est plus compliqué. Il y a quatre candidats majeurs."
John Gizzi indique que Marine Len Pen est "celle que les Américains connaissent le plus à cause de son père" et que "beaucoup d'observateurs ici la comparent à Donald Trump". Il y a aussi Emmanuel Macron : "C'est en quelque sorte le retour de la politique de la troisième voie de Bill Clinton et Tony Blair", précise le journaliste alors que François Fillon, lui, est associé "à la politique économie de Margaret Thatcher" et "semble avoir réussi à se sortir du Pénélopegate". Enfin, selon John Gizzi, il y a "la vieille gauche dépoussiérée par Jean-Luc Mélenchon. Avec lui, être soutenu par le parti communiste n'est plus démodé".
Dernier grand oral
Encore 24 heures pour convaincre. Et d'abord 11 fois 15 minutes pour convaincre ce jeudi soir sur France 2 et franceinfo. Dernier grand oral des candidats : 11 entretiens d'embauche individuels, à défaut de débat, et un droit de réponse ou de conclusion de deux minutes à la fin, au pupitre. Soirée ouverte par Mélenchon et conclue par Fillon, ainsi en a décidé le tirage au sort. C'est la dernière fenêtre de tir à grande échelle pour tenter de convaincre les indécis car vendredi, minuit sonnera le glas de la campagne officielle pour le premier tour .
La chasse aux "06"
Et qui dit chasse aux indécis, dit chasse au "06". Un grand classique, le démarchage téléphonique. "Bonjour, c'est Emmanuel Macron", voici le genre de message, monologue d'une minute et 45 secondes, sur lequel vous pourriez tomber en décrochant votre téléphone. Les équipes de En Marche doivent passer ces données, et non pas les entreprises concernées. Ce n'est pas la première fois que la méthode est utilisée en France, Les Républicains s'en étaient déjà servis en 2010 à l'occasion des élections régionales. Plus traditionnels, les supporters de Jean-Luc Mélenchon passent eux-mêmes près de 5 000 appels par jour.