A 17 h 19, lundi 31 juillet, Donald Trump a eu envie de partager son bonheur avec ses concitoyens. « Une belle journée à la Maison Blanche », a-t-il tweeté. Quelques heures plus tôt, il venait de limoger Anthony Scaramucci, l’homme qu’il avait lui-même nommé le 21 juillet pour donner une image moins chaotique de la présidence des Etats-Unis.
Le flamboyant golden boy new-yorkais de 53 ans, diplômé de la faculté de droit de Harvard, n’aura tenu que dix jours à la tête des communications de la Maison Blanche. Le nouveau secrétaire général, l’ancien général de marines, John Kelly, nommé vendredi en remplacement du républicain Reince Priebus, a exigé son départ. Un acte d’autorité destiné à rétablir la discipline à la Maison Blanche.
En dix jours, Anthony Scaramucci aura fait les délices des médias. Dès sa nomination, il avait effacé, « par souci de transparence », tous les Tweet où il exprimait une considération très moyenne pour son nouveau patron : chacun d’entre eux avait été exhumé et republié. Récemment, il confiait à la BBC détester les milieux politiques de Washington, où on se poignarde dans le dos. « Là d’où je viens, on se poignarde par-devant. » Le commentaire lui a été resservi lorsqu’il a orchestré le limogeage du porte-parole, Sean Spicer, et celui de M. Priebus, un pur représentant de l’establishment républicain.
Silencieux pendant trois jours, Donald Trump a fini par juger que les propos obscènes de son conseiller sur ses collègues n’étaient « pas appropriés pour quelqu’un dans sa position »Mais l’ancien gestionnaire de fonds spéculatifs s’est surtout illustré, le 26 juillet, par une tirade d’anthologie contre les fuites à la Maison Blanche, publiée par le New Yorker. Il menaçait de « virer tout le monde » – en particulier, son frère ennemi Reince Priebus –, dans des termes pornographiques qui avaient conduit une partie de la presse à une extrémité sans précédent : censurer...
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