Si la France reste championne de la natalité, ses voisins du Sud connaissent une baisse des naissances. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance marquée chez les femmes nées dans les années 1970.
Une étude menée par l'Institut national d'études démographiques (Ined) compare les taux d'infécondité des femmes européennes nées entre 1900 et 1972. D'après les résultats, les courbes forment des «U»: forte baisse de la natalité au début du siècle avec les guerres et le célibat forcé des jeunes femmes; puis reprise de la natalité avec le «baby-boom» des années 1970, et à nouveau hausse de l'infécondité chez les femmes nées dans les années 1970.
Ces courbes vont à l'encontre des idées reçues sur les pays méditerranéens de l'Europe et leur forte natalité, idées qui datent du «baby-boom» où les femmes avaient en moyenne 2,1 enfants.
Que ce soit en Espagne, en Italie ou en Grèce, les pays de l'Europe du sud connaissent depuis longtemps une crise économique qui persiste. Le chômage est élevé chez les jeunes, les études s'allongent, et beaucoup ne trouvent pas de travail à la sortie de la vie étudiante. Cette incertitude économique provoque un report des naissances, voire l'infécondité.
Natalité bloquée par la politique
En Europe du Sud, 20% des femmes nées dans les années 1970 pourraient ne pas avoir d'enfant. En Italie, l'infécondité s'explique, pour Eva Beaujouan, cosignataire de l'étude, par le manque de politique pour la prise en charge des enfants. Les crèches sont rares, «les parents restent dépendants du système familial, mais celui-ci fonctionne de moins en moins, les grands-parents ont autre chose à faire que de garder les petits-enfants». Les Italiennes, comme les autres Européennes, hésitent à avoir des enfants et craignent de mettre leur carrière en péril.
En comparaison, dans les pays d'Europe de l'Est les injonctions à avoir des enfants restent fortes dans la société, alors qu'elles ont (...) Lire la suite sur Figaro.fr