Un rapport d'une société de sécurité intervenue dans la cité et que "Le Point" a pu consulter éclaire sur le mode opératoire des dealers. Édifiant.
Aux heures de sortie d'école, les agents municipaux en gilet jaune règlent la circulation sur la voie principale qui traverse le quartier du Clos-des-Roses à Compiègne. Rue Victor-Schœlcher, à l'intérieur de la cité HLM, c'est un très jeune homme, encapuchonné, sous la pluie et panier repas posé contre un mur, qui oriente les automobilistes square Baudelaire vers un tout autre trafic. C'est là que le président de l'office HLM de l'Oise vient de décider de murer trois entrées d'immeuble livrées au commerce illicite de cannabis et de crack.
Depuis l'annonce, qui a suscité un attrait des médias pour cet ensemble de logements sociaux, les trafiquants redoublent de "vigilance", voire de violence. Dans l'après-midi du jeudi 12 janvier, un banal contrôle routier dans une rue de la cité a dégénéré. Les gardiens de la paix ont été contraints de tirer une grenade lacrymogène pour se dégager et parer au caillassage. Deux jours plus tôt, une équipe de quatre journalistes et techniciens de TF1 a été agressée à coups de pierres et délestée de sa caméra. L'objet a été retrouvé le lendemain en piteux état. L'image, voilà l'ennemi des dealers.
Guet-apens
En 2016, l'installation de la vidéoprotection a dû être réalisée sous la protection d'une équipe de gardiennage. La société Ippon Sécurité a relaté cet épisode dans un rapport du 6 avril 2016, que Le Point a pu consulter. Cette date demeure singulière à Compiègne : ce jour-là, une trentaine de véhicules municipaux avaient été incendiés à l'autre bout de la ville pour attirer les forces de l'ordre et la police municipale. Les voyous de cette ancienne ZUP rénovée récemment pour près de 10 millions d'euros avaient ainsi pu terroriser les vigiles et (...) Lire la suite sur LePoint.fr