Envoyé spécial au Caire
C'est une tâche de sang humain. Elle est indélébile. Elle a été projetée par l'impact d'une balle sur l'un des murs de marbre de l'église copte Al Boutrosiyya du Caire, le 11 décembre 2016. Elle provient du corps de l'une des soixante victimes chrétiennes - dont 29 morts - qui priaient quand un djihadiste de Daech, a décidé de les supprimer.
Cette signature sinistre d'une tuerie extrême est devenue un signe puissant de résistance pacifique. Elle est protégée par une plaque de verre. Juste au-dessus sont affichés les photographies des martyrs chrétiens coptes orthodoxes. Beaucoup de ces jeunes visages étaient rayonnants. Ce lieu est devenu un mémorial de prière et de paix. En silence, le pape François y a conclu la première journée, vendredi 28 avril, de son voyage en Égypte. Il y a prié et allumé un cierge. Cette lumière vacillante mais ferme pourrait symboliser son second grand message de ce pape au pays des Pharaons.
Le premier message, vendredi 28 avril, était destiné au monde musulman. Comme jamais François a martelé l'impossibilité de tuer au nom de Dieu en impliquant, dans ce refus, les fidèles de l'islam: «Ensemble, a-t-il lancé à l'université sunnite al-Azhar, redisons un ‘‘non'' fort et clair à toute forme de violence, de vengeance et de haine commises au nom de la religion ou au nom de Dieu. Ensemble, affirmons l'incompatibilité entre violence et foi, entre croire et haïr.»
Mais son deuxième message aura été à destination des chrétiens pour qu'ils témoignent de la vivacité de leur foi sans «répondre au mal par le mal». Il s'est adressé en premier lieu, vendredi soir 28 avril, aux coptes orthodoxes particulièrement visés par les islamistes comme l'ont encore démontré, le 9 avril dernier, deux attaques contre des églises coptes avec un lourd bilan de 46 morts.
Œcuménisme
En Égypte, ils sont officiellement 9 % d'une population de 92 millions d'habitants mais ils contestent ce chiffre. Selon leurs registres de baptême, ils seraient 15 millions d'individus, soit 17 % de la population. En tout état de cause, les coptes orthodoxes composent la plus importante minorité chrétienne du Moyen-Orient. Et c'est l'une des plus anciennes Églises chrétiennes, séparée de Rome au Ve siècle, puisque le patriarcat d'Alexandrie aurait été fondé par saint Marc, l'évangéliste.
Sur un plan symbolique, le pape François leur a confirmé que l'Eglise catholique leur était profondément unie par ce qu'il appelle «l'œcuménisme de sang»: «Que de martyrs dans ce pays, depuis les premiers siècles du christianisme, a dit François, ont vécu la foi héroïquement et jusqu'au fond, en versant leur sang plutôt que de renier le Seigneur et de céder aux illusions du mal ou seulement à la tentation de répondre au mal par le mal. Encore récemment, malheureusement, le sang innocent de fidèles sans défense a été cruellement versé: leur sang innocent nous unit.»
Les prix mentionnés dans cet article le sont à titre indicatif et sont susceptibles d’évoluer. Certains liens de cet article sont des liens d'affiliation, susceptibles d'utiliser des cookies afin de permettre à Iziva.com de percevoir une commission en cas d'achat sur le site partenaire.
Articles en Relation
Rihanna en nonne dénudée ou en « pape sexy » : sacrilège ou émancipation ?
@Capture Youtube
Rihanna en nonne dénudée ou en « pape sexy » : sacrilège ou émancipation ?
Asso...