"Mes quatre hectares de cacao sont partis. Mangés par les chenilles !", se lamente Maxime Brou, agriculteur à Ahondo, un village du centre de la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de la fève, où une chenille vorace a détruit plusieurs milliers d'hectares.
La chenille Achaea catocaloides Guenée, de son nom scientifique, est la "nouvelle menace pour la cacaoculture", selon des chercheurs du Centre national de recherche agronomique (CNRA) de Côte d'Ivoire.
En quelques semaines, 20.000 hectares de plantations ont été dévorés par la chenille, dans les villages et campements des départements de Tiassalé, Taabo et Djékanou (sud-est).
"Tout est parti du village de Léléblé", explique à l'AFP Kra Kouamé, directeur départemental de l'agriculture à Taabo où quelque 6.000 hectares de cacao sont touchés, un mois après l'apparition des premiers cas.
Les chenilles se propagent très rapidement, elles mangent les feuilles, les fleurs et les cherelles (jeunes pousses) de cacao de jour comme de nuit tout en déféquant, produisant un bruit angoissant qui peut perdurer des jours, traduisant la marche inexorable de ces chenilles.
A Ahondo, un village de 5.000 âmes situé à une centaine de kilomètres au nord d'Abidjan, dans le département de Taabo, au bout d'une piste poussiéreuse, toutes les plantations ont été attaquées. Les cacaoyers ont perdu leur feuillage touffu et verdoyant. Désormais, il ne reste plus que des arbustes sans feuilles, desséchés par le soleil, qui s'étendent à perte de vue.
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