Cristiano Ronaldo est visé par une plainte pour agression sexuelle déposée par une femme du Nevada, aux États-Unis, qui l'accuse de l'avoir violée en 2009 dans un hôtel de Las Vegas. La star du football dément toute agression.
La police de Las Vegas a annoncé, lundi 1er octobre, avoir rouvert l'enquête sur des accusations de viol portées par une Américaine de 34 ans contre la star mondiale du football Cristiano Ronaldo. Ce dernier a catégoriquement démenti toute agression sur la jeune femme dans sa chambre d'hôtel en juin 2009 et parlé de "fake news".
La plaignante, Kathryn Mayorga, affirme dans une plainte déposée dans l'État du Nevada que Ronaldo l'a sodomisée de force le 13 juin 2009 et a exercé des pressions sur elle pour lui faire signer un accord financier la contraignant au silence.
"La plainte de Mme Mayorga, les preuves physiques de son agression sexuelle [...] ne sont pas des ‘fake news’", a rétorqué son avocat, Leslie Stovall, dans un communiqué. Selon lui, la jeune femme espère non seulement "obtenir justice" en mettant Ronaldo face à ses responsabilités, mais aussi l'empêcher de recommencer et "encourager toutes les victimes d'agressions sexuelles" à poursuivre leurs auteurs, "aussi célèbres, riches ou puissants qu'ils puissent paraître".
"Un joueur de football célèbre"
Le 13 juin 2009, la plaignante avait bien dénoncé un viol présumé à la police de Las Vegas et fait l'objet d'un examen médical. "Mais à l'époque où la déposition avait été prise, la victime n'avait fourni aux détectives ni le lieu de l'incident, ni la description du suspect", a souligné, lundi, la police de Las Vegas.
D'après la plainte, la jeune femme s'était en effet abstenue de citer nommément Ronaldo, se contentant d'évoquer "un joueur de football célèbre", et la procédure avait tourné court. Elle avait eu peur d'être "humiliée publiquement" et de subir des mesures de "rétorsion" de la part de la star, explique la plainte au civil déposée le 27 septembre auprès du tribunal compétent pour Las Vegas.
"Le dossier a été rouvert et nos détectives remontent les informations données par la victime", assure la police de Las Vegas, qui se refuse à toute précision supplémentaire sur une "enquête en cours".
Selon son récit, Kathryn Mayorga avait rencontré Cristiano Ronaldo à l'hôtel Palms de Las Vegas le 13 juin 2009, chacun faisant partie d'un groupe. Ronaldo l'aurait alors invitée, ainsi qu'une amie et d'autres personnes, dans sa suite.
Là, il aurait demandé à la jeune femme, alors âgée de 24 ans, de se joindre au groupe dans un jacuzzi. Celle-ci n'ayant pas de maillot de bain, il lui aurait proposé un short de sport et un tee-shirt, la menant à la salle de bains pour qu'elle puisse se changer.
Selon ses dires, c'est pendant qu'elle se déshabillait que le footballeur a fait irruption dans la salle de bains, sexe apparent, pour lui demander une fellation. Kathryn Mayorga dit avoir refusé et demandé à quitter les lieux.
Elle accuse également Ronaldo de l'avoir poussée sur un lit au moment où elle sortait de la pièce, pour tenter d'avoir une relation sexuelle avec elle. Et c'est parce qu'elle se protégeait le sexe de ses mains pour éviter d'être pénétrée qu'il l'aurait sodomisée, tandis qu'"elle criait ‘non, non, non’".
375 000 dollars en échange de son silence
Après l'agression, Ronaldo l'aurait laissée partir, "affirmant être désolé et qu'il se comportait d'habitude comme un gentleman". Après cette soirée, une "médiation privée" aurait été organisée entre des représentants de Ronaldo d'un côté, la plaignante, "déséquilibrée émotionnellement", et son avocat de l'autre.
À l'issue de discussions décrites par ses avocats comme très éprouvantes pour la jeune femme, une transaction financière avait été conclue, accordant un versement de 375 000 dollars en échange d'une confidentialité absolue sur les faits présumés et l'accord, ainsi que l'abandon de toute procédure.
Pour les avocats de Kathryn Mayorga, cet accord est nul et non avenu, notamment en raison de l'état psychologique de leur cliente à l'époque et des pressions exercées à son encontre. Des "abus de faiblesse sur personne vulnérable" qui visaient, selon la plainte, à stopper l'enquête et à soustraire le footballeur à d'éventuelles poursuites judiciaires.
"Ils veulent se faire de la publicité sur mon nom"
Une équipe de "spécialistes de la protection de la réputation" engagée par Ronaldo aurait notamment menacé de diffuser des informations selon lesquelles la jeune femme avait sciemment eu une relation sexuelle avec le footballeur dans le but de le faire chanter.
Cet argument a été utilisé dimanche par Ronaldo sur son compte Instagram : "Ils veulent se faire de la publicité sur mon nom. C'est normal. Ils veulent devenir célèbres", a-t-il dit, en réponse à une interview de Kathryn Mayorga publiée par le journal allemand Der Spiegel.
Un article qualifié de "manifestement illégal" par un avocat allemand agissant pour le compte de Ronaldo. "Il viole les droits de notre client de manière exceptionnellement grave", dénonce l'avocat dans un communiqué, promettant des poursuites contre le journal et demandant à ce qu'aucun extrait de l'interview ne soit reproduit.