Au terme d'une dernière journée marquée du sceau du suspense, l'Europe a remporté dimanche la 42e édition de la Ryder Cup face aux États-Unis. Les Européens récupèrent donc le trophée qu'ils avaient abandonné deux ans plus tôt à Hazeltine, Minnesota.
Avec quatre longueurs d'avance (10-6) avant les 12 simples du dimanche 30 septembre, l'Europe se savait en bonne posture mais toutefois pas à l'abri, à l'heure d'entamer la dernière ligne droite de la Ryder Cup 2018. Face à la "dream team" américaine, les hommes du capitaine Thomas Bjørn ont eu quelques coups de chaud, mais ils ont finalement su préserver leur avantage jusqu'au bout et aller chercher la victoire finale dans cette 42e Ryder Cup (17 ½ - 10 ½).
Un succès qui leur permet de rééquilibrer un peu le différentiel historique, puisque la Team USA ne mène plus que 26-14, même si elle reste très largement dominatrice depuis la création de la compétition, en 1927. L'Europe, elle, signe au Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines un septième succès sur les dix dernières éditions.
Dès le premier match, le spectacle a tenu ses promesses, puisque Rory McIlroy et Justin Thomas se sont livrés à un marathon qui s'est conclu de manière dramatique au 18e trou. Un juge de paix que les golfeurs n'avaient pratiqué qu'à trois reprises depuis le début de la compétition, et qui a eu raison des espoirs du Nord-Irlandais, empêtré dans un bunker puis perdu dans les eaux du parcours de l'Albatros, tandis que Thomas célébrait en toute sobriété le retour des États-Unis à 10-7.
Les Américains recollent...
Ce même sable, quelques instants plus tard, a failli coûter cher à l'Américain Brooks Koepka, qui a toutefois réussi à partager les points avec Paul Casey au sortir d'un 18 décidément au cœur du spectacle pour porter le score à 10½-7½.
Une fin de match à suspense que s'est en revanche évité son compatriote Webb Simpson, impérial face à Justin Rose et victorieux dès le 16e trou (10½- 8½). L'écart est ensuite redescendu à un petit point juste avant 16 heures, lorsque Tommy Fleetwood, visiblement fatigué, a sombré face à Tony Finau, vaincu dès le 14e trou (10½- 9½).
... puis s'écroulent
Mais derrière, la dynamique s'est inversée. Thorbjørn Olesen, auteur d'une sublime performance, a surclassé Jordan Spieth et redonné un peu d'air à l'Europe en concluant sa partie sur un septième birdie au 14e trou (11½-9 ½). Et comme un symbole, c'est la légende Tiger Woods qui a été une nouvelle fois la victime idéale de cette Team Europe. Sa quatrième défaite de la semaine, "le Tigre" l'a concédée face à un très solide Jon Rahm, sur le green du trou n°17, laissant l'Europe filer à +3 (12½-9½).
Et c'est autour de 17 heures que la messe a été dite. D'abord, Ian Poulter s'est offert le scalp du numéro un mondial Dustin Johnson, en foulant lui aussi victorieusement le green du numéro 18 (13½-9½), avant que Francesco Molinari n'officialise la victoire dans la foulée, à la faveur d'un succès historique sur Patrick Reed (14½-9½). Une belle histoire conclue en apothéose pour l'Italien, qui restera l'homme de cette Ryder Cup 2018 avec ses cinq succès en autant de rencontre.
De quoi presque éclipser les quatre ultimes rencontres, qui n'ont fait qu'amplifier le triomphe. Henrik Stenson n'a fait qu'une bouchée de Bubba Watson (15 ½ - 9 ½) et Sergio Garcia l'a imité quelques minutes plus tard contre Rickie Fowler (16 ½ - 9 ½). Patrick Reed a tout de même sauvé son week-end – mais pas celui de ses coéquipiers – en allant chercher une victoire face à Tyrrell Hatton (16 ½ - 10 ½) avant qu'Alexander Norren ne prive Bryson Dechambeau d'une égalisation miraculeuse, en rentrant un ultime putt sous les hourras du public, massé autour du green du n°18 (17 ½ - 10 ½).