Journée forte en rebondissements mardi 24 octobre, à la veille du vote des Etats membres sur l’avenir du glyphosate. Elle s’est terminée par l’annonce surprise de la Commission européenne : celle-ci, soumise à de multiples pressions, a revu sa position à la baisse, passant d’une réhomologation de dix ans pour l’herbicide le plus vendu au monde à un renouvellement de « cinq à sept ans ». Bruxelles a ainsi fait un pas vers ce que devait être la probable position de la France lors de la discussion, mercredi. Cette dernière, à l’instar d’autres pays européens, menait en effet campagne contre le renouvellement pour dix ans.
Selon nos sources, la préférence française pourrait finalement se porter sur une nouvelle autorisation de mise sur le marché de trois ans assortie de mesures d’encadrement visant à restreindre progressivement l’usage du glyphosate. Même s’il est suivi par une majorité suffisante d’Etats, ce choix ne permettra pas, de toute façon,d’interdire brusquement l’herbicide – classé « cancérogène probable pour les humains » par le Centreinternational de recherche sur le cancer (CIRC).
Dans les faits, à l’échelon européen, cette stratégie repousse simplement la décision de trois ans dans l’Union. Elle ne garantit pas une interdiction progressive de la substance « d’ici la fin du quinquennat » d’Emmanuel Macron, comme l’avait indiqué le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, le 25 septembre.
« Nous voulons que toute décision soit faite autour d’une majorité de nos Etats membres la plus grande possible », a expliqué le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, mardi, à Strasbourg. Si ce changement de braquet intervient à la veille de la réunion de représentants des Etats membres qui doit, à Bruxelles, examiner le cas du glyphosate, c’est que la Commission européenne s’est sentie contrainte de réagir après notamment un vote du Parlement européen intervenu mardi en milieu de journée.
« Il y a quelque chose qui est en train de basculer, on assiste à une prise de conscience », affirme Nicolas Hulot, le ministre de la transition écologique et solidaireRéunis en séance plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont adopté une résolution ? certes sans valeur contraignante ? demandant l’interdiction progressive de l’herbicide en cinq ans (par 355 voix pour, 204 contre et 111 abstentions). En d’autres termes, une sortie définitive (« phase-out »). De plus, les eurodéputés réclament l’interdiction du glyphosate dans les usages non professionnels et dans les espaces publics – ce qui est déjà le cas en France depuis le 1er janvier – dès le 15 décembre.
La pression de la société civile était, elle aussi, forte sur Bruxelles. Plus d’un million de personnes ont ainsi signé une pétition d’initiative citoyenne européenne pour soutenir l’interdiction du glyphosate, en demandant...
Lire la suite : Bras de fer en Europe sur le glyphosate - Le Monde
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