Six perquisitions menées dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 juillet à Anderlecht (Belgique) – l’une des dix-neuf municipalités bruxelloises – étaient liées à un dossier de terrorisme établi par le parquet fédéral belge.
Des armes, dont trois kalachnikovs, ont été découvertes dans des logements et des garages. Une quinzaine de chargeurs destinés à ces fusils d’assaut, des munitions, quatre détonateurs, des gilets pare-balles, un gyrophare, une tenue d’agent de sécurité, deux uniformes de police, un de la protection civile ont également été saisis.
Quatre personnes ont été emmenées pour être entendues. Parmi elles, deux frères de Saïd Saouti, un homme considéré comme l’un des leaders du groupe de motards les Kamikaze Riders. En fin de journée, deux personnes ont été mises en examen, Akim S. et Khalid S., tous les deux de nationalité belge ; ils ont été inculpés pour « participation aux activités d’un groupe terroriste ». Les deux autres personnes interpellées ont été remises en liberté.
Une autre arrestation, dans la banlieue de Lille cette fois, a été menée en lien avec cette opération, faisait savoir, mercredi après-midi, le parquet fédéral. Celui-ci refuse toutefois de confirmer un rapport direct entre les opérations menées – en Belgique, elles ont mobilisé une trentaine de policiers lourdement armés –, et un possible projet d’attentat.
La Belgique recherche, d’ailleurs encore, « encore différents suspects de terrorisme », a annoncé jeudi matin Eric Van der Sypt, un porte-parole du parquet fédéral, à la chaîne de télévision flamande privée VTM. « Nous craignons qu’ils se sentent acculés après les perquisitions. Nous craignons par conséquent la même réaction que le 22 mars » 2016, lorsque des kamikazes avaient mené une double attaque à Bruxelles, faisant 32 morts, à la suite de la découverte par la police de l’une de leurs caches, a-t-il ajouté.
Motards de confession musulmane
Agé de 42 ans, connu des services de police pour son appartenance à la mouvance islamiste, l’homme interpellé en France était surveillé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a dit au Monde une source proche du dossier. La DGSI et les services belges, qui suivaient, eux, les hommes interpellés en Belgique, se sont aperçus au cours de leur surveillance que les suspects se connaissaient et se voyaient.
En Belgique, deux figures influentes des Kamikaze Riders, Mohamed Karay (27 ans) et Said Saouti (30 ans), avaient été arrêtées le 27 décembre 2015. Ce groupe est composé majoritairement de motards de confession musulmane soupçonnés d’être des sympathisants de la cause djihadiste. Ils étaient réputés pour se livrer à des rodéos à grande vitesse sur le périphérique de Bruxelles.haria4Belgium.