Le ministre des Comptes publics Grald Darmanin a annonc jeudi le rtablissement du jour de carence dans la fonction publique, institu par Nicolas Sarkozy en 2012 et supprim par Franois Hollande en 2014. Pour l'ex-candidat socialiste la prsidentielle, le gouvernement devrait plutt s'attaquer la question de la souffrance au travail pour rduire l'absentéisme.
"On fait des conomies sur les gens qui partent en maladie", regrette Benot Hamon. Interrogé sur RTL vendredi 7 juillet sur l'annonce du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, l'ex-candidat du PS la présidentielle regrette une ingalité entre fonction publique et secteur privé. "Il y a des jours de carence dans le privé mais ils sont compensés financièrement (...). Dans la fonction publique, le jour de carence (...) n'est pas compensé", explique-t-il. Pour les salariés du privé, la carence est de trois jours. Mais les entreprises peuvent en effet choisir de compenser la non indemnisation par la Sécurité sociale.
"Dans la plupart des grandes entreprises, c'est compensé financièrement. Dans les toutes petites entreprises, chez les artisans, ça ne l'est sans doute pas", reconnaît-il. D'autant plus que, dans le cas de ces derniers, le délai de carence pour les bénéficiaires du RSI est de sept jours.
SOUFFRANCE AU TRAVAIL A L'HOPITAL
Pour celui qui a quitté le PS et lancé son propre parti le week-end dernier, le "mouvement du 1er juillet", le gouvernement fait un mauvais calcul en faisant "des économies sur les arrêts maladie des fonctionnaires (...) au motif de lutter contre l'absentéisme". "On devrait s'interroger sur la souffrance au travail", propose-t-il plutôt. "Il y a toujours des abus, mais partir des abus, on ne peut pas expliquer aujourd'hui qu'il y ait autant d'arrêts maladie dans certaines administrations", juge Benot Hamon, qui pointe du doigt "des méthodes de management, une perte de sens".
"J'aimerais par exemple que l'état s'attaque la question de la souffrance au travail l'hôpital (...) Il y a aujourd'hui des burn-out, des arrêts maladie qui sont expliqués par la pression qui pèse sur ces personnels", souligne Benot Hamon, qui proposait pendant sa campagne de reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. "C'est une mission bien plus utile, bien plus bienveillante que de supprimer le jour de carence", estime l'ex-député des Yvelines.