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Malgré l’engagement de plafonner les frais d’incidents bancaires des clients en difficulté, ces derniers coûtent encore cher à l’usager.

Certaines promesses sont plus faciles à faire qu’à tenir. En décembre 2018, les banques s’étaient engagées à plafonner les frais d’incident à 25 euros par mois pour les clients les plus fragiles. Une bonne initiative sur le papier pour les quelque trois millions et demi de personnes potentiellement concernées. Lorsque leur compte est dans le rouge, ces derniers voient en effet leur découvert encore aggravé par la litanie de pénalités prélevées par la banque – frais de découvert, frais de rejet d’un chèque ou de prélèvement, etc.

Si l’Observatoire de l’inclusion bancaire, présidé par le gouverneur de la Banque de France, s’est réjoui, en juin, d’une forte mobilisation de la profession dans la mise en place de ces mesures, le son de cloche est quelque peu différent du côté des associations de consommateurs.

L’Union nationale des associations familiales (UNAF) et 60 millions de consommateurs ont testé le dispositif à l’aide de clients « mystères ». Le résultat, rendu public en octobre, est déconcertant : parmi les participants, identifiés par ces associations comme fragiles du point de vue bancaire (il n’existe pas de critères officiels pour définir qui serait éligible au plafonnement), c’est-à-dire les personnes avec moins de 1 800 euros de revenus et plus de 40 euros de frais pour incidents par mois, 91 % n’ont pas bénéficié du plafonnement de leurs frais à 25 euros. 

« Les clients fragiles connaissent peu leurs droits et ne sont pas à l’aise pour aller négocier leurs frais d’incidents, ce qui rend donc indispensable l’application des engagements par les banques elles-mêmes », juge Maxime Chipoy, responsablede Meilleurebanque.com.

Ces associations demandent que l’engagement soit inscrit dans la loi afin que la protection des clients en difficulté cesse de dépendre de la « bonne volonté » des banques.

Mais les frais engendrés par les découverts pénalisent tous les consommateurs, y compris ceux qui ne sont pas en situation de fragilité financière. Pour mémoire, les banques facturent des commissions d’intervention en cas de découvert non autorisé ou dépassant le plafond du découvert autorisé. Elles sont plafonnées à huit euros par opération et 80 euros par mois, commissions auxquelles il faut ajouter les intérêts débiteurs, communément appelés « agios ».

Les banques en ligne se démarquent

Ainsi, notre profil d’employé, qui bénéficie d’une autorisation de découvert de 300 euros par mois, réglerait au total, en 2020, 48,80 euros de frais pour un découvert mensuel moyen équivalent à 400 euros sur quatre jours, intervenu cinq fois dans l’année. Les frais liés au découvert représentent ainsi 39 % du total déboursé par ce client pour l’ensemble de sa consommation de produits et services de l’année. Un surcoût considérable pour une utilisation pourtant modérée du découvert.

« Les frais bancaires sont relativement indolores pour qui n’est jamais à découvert. La facture monte cependant très vite dès qu’on franchit la ligne rouge. C’est notable pour notre employé qui ne déplore pourtant que cinq dépassements de découvert dans l’année », souligne M. Chipoy. Mais toutes les enseignes ne se valent pas : les banques en ligne ne facturent, elles, pas de commission d’intervention. Au Crédit coopératif, le tarif est passé de huit à quatre euros au 1er septembre 2019.


Lire la suite : Banques : les clients les plus fragiles restent très pénalisés en cas de découvert


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