La vague de froid qui traverse le pays pose la question des inégalités géographiques dans l'approvisionnement en électricité. Tribune.
En balayant le territoire le 12 janvier 2017, la tempête Egon et ses violentes rafales de vent – jusqu'à 146 km/h enregistré à Dieppe – ont provoqué la chute de nombreuses branches, voire d'arbres, sur les fils électriques. Ce sont ainsi 230 000 foyers qui ont été privés d'électricité dans les régions Normandie, Hauts-de-France et Bretagne ; pour certains, cette situation a duré plus de trois jours. Cette tempête et la vague de froid qui a suivi soulignent certaines inégalités territoriales face aux coupures électriques : les habitants de la campagne bretonne y sont, par exemple, davantage exposés que les Franciliens. Comment expliquer de telles disparités ?
Réseaux des villes, réseaux des campagnes
Il y a d'abord une inégalité géographique bien connue qui existe entre les équipements des villes de ceux des campagnes. Du fait de leur réseau électrique plus majoritairement aérien qu'en milieu urbain, les zones rurales ont été davantage impactées par ces coupures. Si l'on compare la France à d'autres pays européens, l'Hexagone apparaît, avec ses 44 % de lignes enterrées, plutôt à la traîne. En Allemagne, cet enfouissement concerne 80 % des lignes et presque 100 % en Belgique et aux Pays-Bas.
Ces trois pays disposent d'un réseau de villes plus maillé que la France : l'habitat moins diffus favorise l'enfouissement du réseau électrique. Il faut cependant noter qu'entre 2010 et 2012, plus de 80 % des nouvelles lignes installées en France ont été enfouies. Si les lignes enterrées semblent être la solution pour faire face aux tempêtes, elles demeurent néanmoins vulnérables en cas d'inondations. Lors de la tempête Xynthia, en 2010, plusieurs lignes souterraines du littoral vendéen avaient été inondées, entraînant des coupures (...)