Bientôt maman et violentée par son compagnon, Hélène a fait deux heures de trajet pour rejoindre Saint-Denis, où une "Maison des femmes" a ouvert cet été pour venir en aide aux femmes victimes de violences.
A 29 ans, cette Ivoirienne attend son premier enfant, un garçon, qui doit naître d'ici deux mois.
Hélène (ndlr: les prénoms des patientes ont été modifiés) retrouve Mathilde Delespine, la sage-femme coordinatrice de la toute nouvelle "Maison des femmes", sortie de terre à deux pas de la maternité de l'hôpital Delafontaine et ses 4.500 accouchements par an.
Après un point sur le suivi de sa grossesse, la sage-femme aborde le sujet qui a amené sa patiente à traverser une partie de l'Ile-de-France pour la voir : le père de son futur bébé est violent.
Mathilde évoque un foyer qui peut l'accueillir quelques mois, avant et après la naissance. "Je suis pressée car il y a un bébé qui arrive. Ca n'existe pas un homme violent qui ne l'est plus quand le bébé est là", prévient la sage-femme, un an de plus que sa patiente, cheveux châtains ramenés en chignon à l'aide d'un stylo quatre couleurs.
"Vu de l'extérieur, tout le monde l'adore", soupire Hélène. La patiente, qui étudie en France, s'efforce de masquer son désarroi. Elle voudrait que son conjoint change. Et surtout que son enfant grandisse dans une famille unie.
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