« Vallée de larmes... » Ainsi commence le texte posté sur Facebook par Christiane Taubira après l’attentat de Nice.
Avec ses mots, poétiques et humains, l’ex-garde des Sceaux décrit les vies envolées.
« Une petite-fille vive, parfois rêveuse, qui ne reviendra pas à l’école. Sa meilleure amie qui n’en reviendra pas, comme ça fait mal au fond, là, dans cet endroit qui a plusieurs noms, cœur, poitrine, plexus, torse, poumon, et qui fait suffoquer, qui essouffle, épuise. Un petit garçon qui ne retrouvera pas la crèche. La crèche ne le retrouve pas. »
Vallée de larmes….
Nos cœurs portent leur deuil. Sous la mélancolie de ce qu’ils avaient de nous en eux et qu’ils ont emporté. Nous savions leur existence comme ils savaient la nôtre. Telle est notre commune intuition. Nous saurons un peu de leurs vies, ce qui nous sera offert, quand leurs proches commenceront à partager. Nous en saurons alors assez pour leur faire place durable dans nos mémoires. Ils continueront ainsi à être. Par-delà les cris et l’effroi, malgré ce désarro...
Le texte – qu’on a aussi le droit de trouver un peu lourdingue – a été très partagé (plus de 14 000 fois) et liké (plus de 27 000 fois). Bien sûr, il y a quelques commentaires désagréables.
« C’est à cause de votre laxisme qu’il était dehors, vous avez leur sang sur les mains. »
« Je trouve ce lyrisme un peu grotesque, c’est du narcissisme plumitif. Déçu Christiane. L’inactivité vous pèse ? »
Lire la suite : Texte de Christiane Taubira sur Nice : sage et poétique, « celui qu’on attendait »