Terrorisme: Les «fous d’Allah» sont-ils des malades mentaux?

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Après chaque attentat, les mêmes mots reviennent. Des « tarés », des « cinglés » dans les discussions de Monsieur et Madame Tout-le-monde. « Des déséquilibrés », dans la bouche des experts qui font le tour des plateaux télé. Comme s’il était plus facilement acceptable de se dire que la personne n’était pas en pleine capacité de ses moyens plutôt que d’admettre qu’elle a délibérément choisi d’attaquer ses concitoyens. Les fous d’Allah sont-ils réellement des « malades », au sens médical du terme ?

Le profil des djihadistes des récents attentats interroge. Adel Kermiche, l’un des deux terroristes de l’église Saint-Etienne-du-Rouvray, a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et était suivi, de ses 6 à 13 ans, par le centre médico-psychologique. Il souffrait notamment de « troubles du comportement » et « d’hyperactivité », rapporte l’enquête de personnalité. Selon L’Express, le psychiatre de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui lancé un camion à pleine vitesse sur la promenade des Anglais faisant 84 morts, avait diagnostiqué chez lui des « troubles psychotiques ». La consultation remonte cependant à 2004 et le médecin ne l’a vu qu’une seule fois, lorsqu’il souffrait de dépression. Les personnalités des tueurs d’Orlando et d’ Ansbach, en Allemagne, présentaient également des profils troublants.

Responsable pénalement

« Etre allé voir un psy ne fait pas de vous un malade psychiatrique », rappelle en préambule le psycho-criminologue, Gérard Lopez. De fait, dans les affaires de terrorisme, une évaluation psychologique est systématiquement demandée mais le nombre de personnes déclarées pénalement irresponsable se compte sur les doigts de la main. Et ce, même si dans la XVIe chambre du tribunal correctionnel de Paris, où sont regroupées toutes les affaires de terrorisme, les discours et les explications sur les départs en Syrie sont parfois parfaitement incohérents.

Est-ce parce qu’une telle décision serait incompréhensible aux yeux de l’opinion ? Ou parce que les experts craignent de participer à la libération d’une personne présentant un risque pour la société ? « Nous sommes formés à repérer ceux qui essayaient de nous manipuler, balaye l’expert. C’est tout simplement parce que les personnalités psychotiques – c’est-à-dire présentant par exemple des troubles bipolaires ou schizophréniques - sont extrêmement rares parmi les djihadistes ». Lui n’en a rencontré qu’un seul au cours de ses nombreuses expertises : un homme qui a tenté de passer à l’acte sans faire de victime. «Il tient un discours totalement incohérent et sait à peine ce qu'est Daech. »...

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