Dans quelques mois, il ne sera plus possible d'ouvrir ou de transférer une ligne de téléphonie fixe classique. En effet, Orange ne commercialisera plus que des offres d'accès au fixe faisant intervenir une box. Un pas de plus vers la coupure du réseau de téléphonie historique.

Les 9,4 millions d'abonnés disposant d'une ligne de téléphone fixe sans accès Internet doivent-ils paniquer ? Évidemment non, l'arrêt définitif du RTC ne devant en réalité débuter qu'en 2023, Orange prévoyant une transition lente et surtout très pédagogique, la plupart des personnes concernées étant assez âgées et pas forcément prêtes à changer leurs habitudes. La plupart refusent en effet de voir une box venir se greffer au mur à la place de leur combiné sur la prise gigogne.

 

Depuis le mois de février, 14 communes du Finistère (Bretagne) constituant pour Orange un ensemble représentatif de sa clientèle participent à un test. Dans ces localités, tous les clients demandant l'ouverture ou le déménagement d'une ligne téléphonique, qu'ils soient particuliers ou professionnels, se voient uniquement proposer par Orange une offre box. Selon Orange, c'est un succès : "Aucune réticence n'étant émise par les clients sur cette technologie, ni d'inquiétude particulière sur l'installation", explique l'opérateur. De plus, Orange indique que d'ici à ce que le RTC commence à être réellement coupé, il aura planché sur la création de matériels simplifiés permettant aux personnes âgées de conserver un accès aisé à la téléphonie fixe, sans changer de numéro d'appel bien évidemment. 

Une transition surveillée

Interrogé par nos confrères du Parisien, Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms, explique que les commutateurs installés dans les années 1970 pour remplacer les opératrices deviennent obsolètes et tombent de plus en plus souvent en panne, demandant des pièces de rechange difficiles à se procurer. "Ces équipements arrivent en fin de vie", résume-t-il. C'est l'une des raisons pour lesquelles Orange souhaite en profiter pour moderniser son approche.

Ce débranchement progressif sera bien sûr observé de près par le gouvernement, qui se veut être le garant d'un accès à "un service de téléphonie de qualité à prix raisonnable", promet la secrétaire d'État à l'Économie Delphine Gény-Stephann. "Nous veillons attentivement à ce que la transition soit préparée efficacement par les opérateurs et soit respectueuse des intérêts des utilisateurs (...) Des opérations de communication ciblées auprès des abonnés seront organisées. Des délais et des solutions seront proposés à tous", ajoute-t-elle.