Au coeur d’une tempête, le président de la fédération, Bernard Laporte, répond aux accusations sur ses liens avec le groupe Altrad dans une interview exclusive
Bernard Laporte est sous pression depuis quinze jours. Le président de la Fédération française de rugby (FFR), élu en décembre, est accusé d'avoir favorisé le club de Montpellier en raison des liens d'affaires qu'il entretient avec son président, Mohed Altrad. Pour apaiser les esprits, Laporte a donc mis fin lundi au contrat d'image controversé le liant à Altrad. Mais la plaie est encore ouverte... Ces derniers jours, la Commission d'appel de la Fédération française a enregistré plusieurs démissions. Bernard Laporte revient pour Le Parisien sur l'affaire.
L'affaire
Pourquoi avoir tant tardé à vous expliquer sur l’affaire qui agite le milieu du rugby ?
Bernard Laporte. J’étais aux quatre coins du monde pour défendre le dossier France 2023 (NDLR : la candidature à l’organisation de la Coupe du monde de rugby). Cela fait 18 jours que je suis parti. Et je ne suis rentré que samedi. C’est pourquoi j’ai pris mon temps pour répondre.
Certains ont interprété ce silence comme le fait que vous étiez embarrassé…
Non, mais je n’allais simplement pas parler depuis un autre continent. Je suis là pour apaiser mais je ne suis pas né de la dernière pluie. J’ai compris, je sais d’où tout cela vient.
D’où ?
De gens qui ne supportent pas de me voir à ce poste. J’ambitionne de réformer le rugby français au profit du rugby amateur et de l’équipe de France, ce qui dérange.
Comment interpréter la démission de M. Peyramaure, un des membres de la commission d’appel de la FFR ?
Dans la réunion de la commission en question, trois personnes sont présentes ce jour-là. Une seule a démissionné, celle qui est le représentant de la Ligue. Cela peut poser des questions. Pourquoi ce monsieur ne démissionne t-il que maintenant, deux mois après les faits ? Pourquoi attend-il un article pour parler, au mépris des règles et du droit de réserve ?
Pourquoi selon vous ?
Parce qu’il est instrumentalisé, c’est évident. S’il était si fort, si professionnel et si indépendant comme vous le dites, il n’aurait pas signé le procès-verbal de la commission dont il était le secrétaire de séance et aurait démissionné sur le champ. Je rappelle que cette même commission, dont les membres n’ont pas changé depuis mon élection, m’a infligé seize semaines de suspension il y a deux ans quand j’étais manageur de Toulon. On ne peut donc pas m’accuser d’avoir placé des hommes à moi, contrairement à ce qui a pu être fait dans d’autres gouvernances.
A aucun moment vous n’êtes intervenu dans le dossier pour alléger les sanctions envers Montpellier ?
Non, absolument pas. J’ai donné un éclairage politique après une crise grave avec le rugby professionnel qui nous avait menés devant le Conseil d’Etat. Le temps était à l’apaisement. J’ai appelé M. Simonet (NDLR : le président de la commission d’appel) pour porter à sa connaissance ces événements afin qu’il en tienne compte dans sa décision, dans le respect de l’indépendance de la commission d’appel. N’oubliez pas que depuis les trois dernières années, cette commission a jugé 29 dossiers. Vingt se sont traduits par un amoindrissement des peines. Il n’y a donc rien d’exceptionnel...
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