Le trafic des trains est, comme annoncé par la SNCF, revenu à la normale ce mercredi matin au départ et à l'arrivée de la gare Paris-Montparnasse, après trois jours de pagaille. L'incident, identifié dans la nuit de lundi à mardi, était dû à un "défaut d'isolement" dans l'alimentation électrique d'un poste de signalisation à Vanves (Hauts-de-Seine), à la sortie sud-ouest de Paris.

Ces trois jours de perturbations majeures, qui ont touché de 55.000 à 70.000 usagers, ont conduit le gouvernement à demander des comptes à la SNCF, notamment accusée de communication erratique. La ministre des Transports, Elisabeth Borne, attend "un rapport pour la fin de la semaine".

Gare Montparnasse : la SNCF a enfin réparé la panneGuillaumePepy, patron du groupe depuis 2008, n'a pas attendu pour exprimer ses "regrets", assurant que le document sera "accessible à tous" dès "jeudi ou vendredi", sur le site de la SNCF. Dans un entretien publié dans "Ouest France" mardi soir, le PDG, très critiqué, s'explique longuement sur les causes de la panne et les manquements de la compagnie en termes de communication.

"Je reconnais que la SNCF n’a pas suffisamment informé les voyageurs sur les développements de l’incident", admet-il.

Comment expliquer que la panne soit survenue en plein week-end de chassé-croisé des vacanciers ? "On peut supposer que la forte sollicitation du réseau a joué son rôle", avance Guillaume Pepy. "L’aiguillage posait problème sur dix kilomètres à la sortie de la gare Montparnasse".

Le problème avait pourtant été détecté dès samedi après-midi, raconte le patron. "Malgré nos efforts, nous n’avons pas pu le localiser dimanche, avant l’arrivée des voyageurs. Nous avons alors fait le choix de donner la priorité à l’acheminement des passagers. [...] Hier (lundi), nous avons fait le choix inverse."

Il a ensuite fallu vérifier des milliers de câbles un à un pour résoudre le problème.

Les travaux de la LGV en cause

Concernant le défaut d'isolement repéré dans le poste de signalisation incriminé, "la maintenance de l’installation n’est pas mise en cause", assure Guillaume Pepy, alors que l'ancienneté du poste de signalisation (une trentaine d'années) avait été pointée du doigt.

"Nous avions récemment procédé à l’extension de cet équipement dans le cadre de la mise en service des nouvelles lignes à grande vitesse vers Rennes et Bordeaux. Une montée en puissance était nécessaire afin d’assurer ces itinéraires. C’est un défaut dans les travaux qui est à l’origine de la panne."

De quoi donner du grain à moudre aux détracteurs de la SNCF, selon eux la compagnie néglige l'entretien du réseau existant pour concentrer ses investissements sur les grands projets, dont les lignes à grande vitesse. Ces derniers jours, la ministre des Transports Elisabeth Borne a recadré sévèrement la compagnie ferroviaire en ce sens, l'appelant à mettre la priorité sur "l'entretien et la modernisation" plutôt que sur de nouveaux grands travaux.