Cinq mois après son introduction en Bourse, Snap n’a toujours pas dissipé les inquiétudes des investisseurs de Wall Street. Bien au contraire. Vendredi 11 août, son action a encore chuté de 14 %, pour tomber à son plus bas niveau historique. La veille, la maison mère de Snapchat avait publié des résultats financiers jugés décevants, faisant état d’une faible croissance du nombre d’utilisateurs et d’une forte progression de ses pertes.
Cette spirale baissière pourrait encore s’amplifier au cours des prochains jours, avec l’expiration, ce lundi, de la période de lock-up, qui empêchait les employés de la société de Venice Beach (Californie) de vendre les actions qu’ils détiennent. Historiquement, cela entraîne un afflux de titres en vente, ce qui tend mécaniquement à fairebaisser le cours. En 2014, Twitter avait ainsi plongé de 18 % en une seule séance.
Evan Spiegel et Bobby Murphy, les deux cofondateurs de l’application qui permet d’envoyer des photos et des vidéos éphémères, se sont engagés à conserver l’intégralité de leurs actions cette année. « Nous sommes fermement convaincus du succès à long terme », justifient-ils. Suffisant pour rassurer les salariés, qui ont vu la valeur de leur portefeuille fondre depuis le mois de mars ? Cela dépendra de leur degré de confiance sur la capacité de Snap à satisfaire les attentes des marchés.
La perte nette a triplé
Pour le moment, l’entreprise souffre du précédent Twitter, qui n’a jamais justifié les espoirs suscités lors de son entrée en Bourse en novembre 2013. Au cours des premiers mois, l’action du réseau aux 140 caractères avait en effet fortement progressé, grimpant de 26 à 69 dollars. Mais elle ne vaut aujourd’hui plus que 16 dollars, alors que la croissance a disparu et que les
Or, les performances financières de Snap semblent suivre la même trajectoire que celles de Twitter. S’il reste encore élevé, le taux de croissance de l’activité continue de nettement ralentir. Dans le même temps, les dépenses poursuivent leur hausse. Entre avril et juin, elles se sont élevées à 631 millions de dollars (533 millions d’euros), pour un chiffre d’affaires de 182 millions de dollars. Conséquence : la perte nette a triplé par rapport à l’an passé, à 443 millions de dollars.
Comme Twitter, Snap peine également à séduire de nouveaux adeptes. Au deuxième trimestre, l’application comptait en moyenne 173 millions d’utilisateurs actifs par jour, soit un gain d’à peine sept millions en trois mois. Le recrutement de nouveaux usagers a nettement baissé depuis l’été 2016. Cette décélération coïncide avec les efforts répétés de Facebook pour copier les options les plus populaires de son rival.
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