Facebook part à l’assaut du Bon Coin. Lundi 14 août, le réseau social a officialisé le lancement de Marketplace, sa plate-forme de petites annonces entre particuliers, dans dix-sept nouveaux pays européens, dont la France. Ce service, disponible aux Etats-Unis et au Royaume-Uni depuis l’an passé, pourrait ne constituer qu’une première étape vers des ambitions bien plus grandes dans le commerce en ligne, mais jusque-là contrariées par plusieurs échecs.
SIMPLICITÉ
« Ces dernières années, de plus en plus de personnes utilisent Facebook pour acheter et vendre des objets », indique Mary Ku, responsable produit sur le projet. Jusqu’à présent, ces transactions s’effectuent essentiellement au sein de groupes consacrés, utilisés chaque mois par plus de 550 millions de personnes. Le nouvel espace, plus facilement accessible, pourrait permettre de décupler l’activité. « C’est une extension naturelle du réseau social », estime Colin Sebastian, analyste chez le courtier RW Baird.
Avec son interface épurée, d’abord pensée par les smartphones, Marketplace mise sur la simplicité. Une photo, une description, un prix: quelques dizaines de secondes suffisent pour mettre un objet en vente. Et il n’est pas nécessaire de créer un compte ou de renseigner des informations personnelles. C’est le profil Facebook qui est utilisé. Côté acheteur, le service fait la part belle aux photos. Il sélectionne également automatiquement les annonces susceptibles d’intéresser les utilisateurs en fonction de leurs centres d’intérêt.
La plate-forme tire aussi profit de Messenger. Les communications ne se font pas par courriers électroniques, mais par l’application de messagerie de Facebook (qui peut également être utilisée, dans certains pays, pour régler les achats). Autre avantage: « Un niveau supérieur de confiance et de sécurité, car les vendeurs utilisent leur véritable identité », estime Brian Blau, du cabinet Gartner. Même si de faux comptes existent également sur le réseau social, il peut être plus facile de distinguer les arnaques.
RIVALISER AVEC AMAZON ?
Ce n’est pas la première fois que Facebook tente de prendre pied sur le marché des petites annonces. En 2007, l’entreprise avait déjà tenté sa chance, avec un service déjà baptisée Marketplace. Un échec. Pour éviter de connaître le même sort, elle a cette fois-ci décidé d’accorder une forte visibilité, avec une icône est placée au centre de la barre de navigation de son application mobile. « Une position de choix qui doit générer beaucoup de trafic », souligne M. Blau. Selon Facebook, 18 millions d’objets ont été mis en vente aux Etats-Unis en mai.
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