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Les industriels américains développent des sex dolls de plus en plus proche de l’être humain. Lancé au Japon, le marché s’annonce explosif et attire les Chinois.

A Wayne, le sexe et la technologie n'ont jamais fait aussi bon ménage. Cette ville du New Jersey héberge TrueCompanion, une PME fondée par Douglas Hines. Ancien ingénieur en intelligence artificielle pour Bell Labs, ce lève-tôt de 53 ans sculpte depuis des années des robots sexuels. Il se dit l'inventeur du premier robot digne de ce nom : une poupée d'amour baptisée Roxxxy, dévoilée à Las Vegas en 2010. Aussitôt blackboulé par les ingénieurs de la Silicon Valley, Hines n'a jamais renoncé à son idée de créer un companion pour l'homme (ou la femme). "Ce n'est pas un robot ménager mais un partenaire de vie qui à terme offrira présence, assistance et/ou confort sexuel ; alors s'il ressemble à une belle collégienne ou à un athlète, personne ne s'en plaindra", explique-t-il, faisant fi du flot grandissant de critiques et de préoccupations éthiques que soulève le projet.

Dans sa seizième version dont la sortie serait imminente, son "sexbot" facturé 9.995 dollars (8.440 euros) sera "plus léger, plus mobile, plus expressif et plus intelligent", promet-il. Et comme ses grandes sœurs, Roxxxy exprimera plusieurs personnalités, au choix du client : surexcitée comme Wendy, dominatrice comme Susan, expérimentée comme Martha, novice comme Young Yoko ou même frigide comme Farrah. L'entrepreneur a injecté près d'un million de dollars (845.000 euros) dans l'aventure Roxxxy. S'il reste bouche cousue sur ses ventes, il dit avoir ouvert son capital l'an passé et prépare une seconde levée de fonds auprès d'investisseurs discrets. Il serait aussi en négociations avancées avec une entreprise de Shenzhen pour vendre et produire en grand nombre en Chine.

2018, année robotique

Pour Hines, ce marché rose ne peut qu'exploser. Il suffit de produire un "sexbot" performant grâce à la reconnaissance visuelle et sonore et à l'intelligence artificielle : les utilisateurs suivront. "Dans dix ans, on aura des robots sexuels chez soi comme on a des micro-ondes aujourd'hui", s'enflamme-t-il. Appâtés par les 135 milliards de dollars de revenus mondiaux attendus de la robotique en 2019 (selon le magazine Fortune), plusieurs entrepreneurs font le même pari que lui. Les Américains auraient même pris une longueur d'avance sur les Japonais, pourtant pionniers dans ce domaine. Les quelque 3.000 poupées d'amour vendues annuellement au Japon restent pour l'essentiel des objets immobiles, appréciés en tant que poupées et non comme partenaires de substitution. "Les compétences et les financements sont ici, il suffit de les trouver", rebondit Douglas Hines....

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