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Il y a ce qui est légal et ce qui est moral. Moins de quinze jours après son arrivée à l'Élysée, Emmanuel Macron se retrouve, à son tour, sur la ligne fine qui sépare les deux notions et sur l'exigence d'exemplarité qu'il a revendiquée pour son quinquennat et les membres de son gouvernement. Il souhaitait que son premier texte législatif soit celui sur la moralisation de la vie publique et voilà Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, mais surtout principal artisan de la campagne et de la victoire du nouveau président, soupçonné de favoritisme envers sa compagne. Des faits qui remontent à 2011.

Selon Le Canard enchaîné, les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand était le directeur général, souhaitaient louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisissent, entre trois propositions, celle d'une société immobilière appartenant à la compagne de Ferrand. Cette dernière, selon l'hebdomadaire, monte alors très rapidement une société civile immobilière (SCI) et la promesse de location lui permet d'obtenir un prêt bancaire équivalent à la totalité du prix de ces locaux «en mauvais état».

Outre une rénovation complète des locaux aux frais de la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon Le Canard enchaîné, la valeur des parts de la SCI «a été multipliée par 3000» six ans plus tard. «Les administratrices et les administrateurs du conseil d'administration, dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre, pour les conditions de travail des salariés, pour la proximité avec les transports, qui était celle d'un local détenu par ma compagne», a détaillé M. Ferrand sur BFMTV, ajoutant que le local avait fait l'objet d'un «renouvellement de bail, donc ça veut dire que les gens se satisfont de l'endroit où est situé ce local».

Pas tout à fait à l'aise, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, affirme mercredi matin sur Europe 1: «Il n'y a pas de mise en cause par Le Canard enchaîné de Richard Ferrand. Il y a une information que Richard Ferrand lui-même ne conteste pas, qui relève d'un acte qui n'est pas délictuel, ni pénal, d'un acte de droit commun», «un acte de droit privé parfaitement légal», mais poursuit-il, «ça tombe mal car cela crée de la suspicion dans un contexte de suspicion».

En parallèle sur RTL, Benjamin Griveaux, porte-parole de La République en marche, a tenté de trier le bon grain de l'ivraie: «La moralisation de la vie publique concerne l'argent public. Là,c'était de l'argent privé», a-t-il déclaré.


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