Que ce soit avec un filet, un harpon ou un voile, une société travaille sur la capture de débris spatiaux, alors que leur nombre ne cesse d'augmenter. Elle vient de tester, avec succès, une première solution.
Tous ceux qui ont vu Gravity, le film d'Alfonso Cuarón, se souviennent sans doute des spectaculaires tempêtes de débris spatiaux. Il se trouve qu'effectivement, l'espace est pollué de toutes sortes de débris flottant en orbite : 8 000 d'entre eux sont suivis, depuis la Terre, par le Defense's Space Surveillance Network américain, mais il en existerait plus de 500 000 en orbite basse dont la taille serait égale ou supérieure à 1 cm. Des débris que certains ingénieurs aimeraient trouver le moyen de limiter, comme les Britanniques qui ont imaginé le satellite RemoveDEBRIS.
Il s'agit d'un satellite qui fait parler de lui après avoir réussi, le week-end dernier, sa première capture de débris en orbite. Il s'agissait néanmoins d'un simple test, au scénario totalement préparé par avance : le satellite a lui-même largué un petit objet (le CubeSat), dont la taille a été augmentée par le biais d'un petit ballon gonflé à l'intérieur, avant de déployer un filet avec lequel ce "débris" a été capturé lorsqu'il se trouvait à environ 6 mètres. Le procédé est donc validé, mais devra encore faire ses preuves en conditions d'utilisation réelles.
Il s'avère, en effet, que ces débris se déplacent en orbite basse à plus de 28 000 km/h. Même si certains de ces débris sont de très petite taille (inférieure à 1 mm, voire à 0,1 mm), les dégâts qu'ils peuvent causer sont bien réels, d'autant plus qu'ils mettent très longtemps à s'éliminer naturellement et créent de nouveaux débris en cas de percussion. L'activité spatiale ne cesse également de s'accroître, ce qui explique leur recrudescence.CubeSat capturé
Alors, lancer des filets géants pour capturer ces débris est-elle la solution ? C'en est une, mais pas la seule qu'expérimente RemoveDEBRIS. Le satellite est également équipé d'une sorte de harpon pour capturer en vol des débris assez volumineux, ainsi que d'un voile qui — déployé sur la course des débris — peut réduire leur vitesse pour les faire tomber plus vite vers l'atmosphère terrestre. Toutes ces technologies vont être testées, d'abord pour vérifier si elles fonctionnent, et ensuite pour évaluer si elles ont matière à être déployées à plus grande échelle.Surtout que, comme le précise Guglielmo Aglietti, directeur du Centre Spatial de Surrey où RemoveDEBRIS a été conçu, il s'agit de technologies relativement peu onéreuses à fabriquer. "Si nous arrivons à démontrer l'efficacité de technologies qui sont abordables, il y a de plus grandes chances que l'on nous accompagne et qu'elles soient réellement utilisées pour lutter contre la prolifération des débris spatiaux", déclare-t-il.
Le CubeSat, enfermé dans son filet, devrait revenir vers la Terre d'ici un à deux mois, et disparaîtra en fumée en entrant dans l'atmosphère. "Lors de cette expérimentation, nous nous sommes concentrés sur le test lié au jet de filet et à la capture, assuré par un système de détection composé de caméras et de Lidar, nous ne nous sommes pas vraiment préoccupés du rapatriement du débris vers la Terre. Ce sera la prochaine étape", explique Guglielmo Aglietti.
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