Dix jours après le début du mouvement, le soutien des Français à la grève est stable. Chaque camp reste ferme, avec en perspective le blocage des transports pendant les fêtes.
Camp contre camp. A l’aube d’une nouvelle semaine décisive, gouvernement et opposants à la réforme des retraites sont chacun restés fermes sur leurs positions, se renvoyant la responsabilité de trains à l’arrêt pendant la période de Noël.
Si l’exécutif « retire son projet et [qu’]on discute sérieusement sur comment améliorer le système (…) eh bien tout se passera bien. Sinon, les grévistes décideront de ce qu’ils ont à faire jeudi ou vendredi », a déclaré, dimanche 15 décembre, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, sur BFM-TV.
« La République ne peut pas subir de chantage », lui a répondu le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, sur le même plateau de télévision. Dans les colonnes du Parisien, dimanche, Edouard Philippe ne disait pas autre chose. « Noël, c’est un moment important, faisait valoir le premier ministre. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment. »
Pour l’heure, malgré l’incertitude pour les fêtes de fin d’année, l’opinion publique semble rester favorable au mouvement social. Selon un sondage IFOP pour le Journal du dimanche (JDD), 54 % des Français soutiennent la grève (contre 53 % après la mobilisation du 5 décembre), et 30 % lui sont hostiles (même proportion que la semaine passée).
Arrivée des syndicats réformistes dans la bataille
Pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP, cette bataille reste cependant « extrêmement ouverte » : « aucun camp n’a pour le moment pris l’avantage ». C’est l’une des différences avec le mouvement de 1995, rappelle-t-il : « Très vite, à l’époque, on avait vu monter le soutien aux grévistes, là, il y a une certaine stabilité. L’opinion a aussi intériorisé que Macron ne lâchera pas. Et même s’il reste structurellement impopulaire, il n’a pas décroché. »
Alors que le trafic à la SNCF et à la RATP devait rester très perturbé en début de semaine, un troisième temps fort de la mobilisation est programmé pour le 17 décembre. Une journée qui verra défiler tous les syndicats.
La CFDT, pourtant favorable au principe d’un système universel à points, a rejoint, avec la CFTC et l’UNSA, le train des contestataires, réclamant l’abrogation de l’instauration d’un âge d’équilibre pour une retraite à taux plein annoncé par M. Philippe le 11 décembre. Si les partenaires sociaux ne parvenaient pas à s’accorder sur une autre façon de remettre les comptes à l’équilibre, cette mesure entrerait en vigueur progressivement dès 2022 pour atteindre 64 ans cinq ans plus tard.
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