Les gouvernements passent et la formule de la redevance TV reste. Pourtant, nombreux ont été les ministres de la Culture à envisager son évolution, pour englober les nouveaux usages qui font que l'on consomme de la télévision non plus seulement sur le téléviseur du salon, mais aussi sur ordinateur, tablette et smartphone. Dès lors, il semble logique pour certains que la contribution pour l'audiovisuel public soit étendue au-delà des seuls foyers équipés d'un téléviseur.
Pourtant, ce vieux débat n'a pas encore donné lieu à une évolution concrète de la règle d'imposition. C'est un dossier qui pourrait toutefois avancer sous l'impulsion de Françoise Nyssen, ministre de la Culture d'Emmanuel Macron, qui a expliqué à France Inter en fin de semaine dernière vouloir "rouvrir le dossier", au motif que "les usages ont changé".
Son objectif serait de parvenir à élargir l'assiette de la redevance TV dans la loi de Finances 2019, qui sera votée dans un an tout juste. Ce qui se fera dans le contexte de la suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des ménages à l'horizon 2020, sachant que la redevance TV est intégrée à cette taxe d'habitation. Le gouvernement va donc devoir réfléchir à une scission des deux taxes, ce qui pourrait être l'occasion de refondre la redevance TV dont le montant est fixé à 138 € en 2017 en métropole (+ 1 € par rapport à 2016). Ouvrir la redevance TV aux foyers qui ne sont pas équipés d'un téléviseur pourrait potentiellement toucher 1 million de Français.
Bien sûr, les responsables de l'audiovisuel public espèrent que cette refonte augmentera leurs revenus, alors que la possibilité de réintroduire des publicités après 20 heures sur les chaînes publiques a un temps fait parler d'elle. Une possibilité que Françoise Nyssen a balayé, estimant qu'il est nécessaire de "préserver les missions essentielles du service public".
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