Les maisons closes outre-Rhin veulent améliorer leur image avec un nouveau label. Une autorégulation qui ne ravit pas tout le monde.
«Plus de transparence, de qualité et de services» : voilà l’objectif de la nouvelle classification que souhaite mettre en place l’Association des maisons closes allemande (BSD). Et elle va pour cela s’inspirer des hôtels, avec un système «d’étoiles» (qui auront en fait la forme de «couronnes»).
Pour obtenir un label, les établissements devront non seulement remplir les règles légales (statut de travail libéral pour les employées, environnement de travail et hygiène correcte). Mais ils devront en plus se soumettre à des critères plus sévères. Les chambres seront par exemple obligatoirement équipées d’alarmes de secours et de «judas» sur les portes pour vérifier ce qui se passe à l’intérieur. Les propriétaires devront garantir le «libre choix» des prostituées sur le choix des «prestations» qu’elles auront à fournir et de leurs clients. 24 maisons closes ont déjà rempli ces critères et obtenu leur label.
Des «palaces du sexe» avec piscine et restaurants chic
Mais le BSD ne compte pas s’arrêter là. Des «super» bordels bénéficieront eux d’une classification semblable à celle des hôtels, avec une notation de une à six couronnes. Ici pas de question de loi ou de respect des règles, mais une distinction en fonction de la qualité des services : restauration, espaces VIP, organisation d’événements… A Berlin, l’Artemis propose ainsi une salle de fitness, un sauna et des bains bouillonnants, un espace massage, une piscine romaine, des restaurants chic, un salon de thé oriental et même une salle de cinéma (porno bien sûr). Des soirées à thème («Cléopatre», «Safari», «Nuit Bleue»…) sont régulièrement organisées. De véritables «palaces du sexe» qui se verraient bien arborer leurs six couronnes en façade.
«Garantir qu’une femme se prostitue en toute liberté est une vaste blague»
Mais ce projet est aussi une contre-attaque à la récente loi passée en Allemagne, qui encadre plus durement la pratique du sexe tarifé. Le port du préservatif est désormais obligatoire pour les clients, les travailleuses du sexe sont tenues de déclarer leur activité et de se soumettre à une visite médicale. Les patrons de bordel doivent en outre demander une autorisation pour poursuivre leur activité ou ouvrir un nouvel établissement. Une contrainte qui alarme les propriétaires. «80% des maisons closes pourraient fermer si la loi est effectivement appliquée», met en garde Johanna Weber, porte-parole du BesD, l'Association allemande des services érotiques et sexuels...
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