Laminé dans les sondages, affaibli par la dissidence Macron, concurrencé par une avalanche d'ambitions à gauche, François Hollande devrait tenter jeudi d'esquisser l'idée d'une nouvelle candidature en 2017, à l'occasion d'un discours sur "la démocratie face au terrorisme".
Lancé dans une pré-campagne qui ne dit pas son nom, le chef de l'Etat a choisi pour cette offensive la salle Wagram, du nom de l'une des victoires décisives de Napoléon. Et, près de deux mois après les attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray, une thématique, démocratie et terrorisme, lui permettant de se projeter sur des sujets régaliens à même de le hisser au-dessus de la mêlée.
"La mort habite la fonction présidentielle", confiait en mars 2015 François Hollande qui, dans le contexte d'une impopularité record, a connu à l'Elysée la plus grande vague terroriste en France depuis un demi-siècle (238 morts depuis janvier 2015), ordonné plusieurs opérations extérieures contre le terrorisme (Mali, Irak, Syrie) et, en France, déclenché l'état d'urgence, prolongé à quatre reprises malgré des réticences à gauche.
Mais la séquence sera également hautement politique. Pour une ministre, le chef de l'Etat doit "affirmer une force" et ne pas laisser "s'installer dans l'opinion" l'idée qu'il "pourrait ne pas être candidat".
"Ce sera le discours d'un chef de guerre", croit un député loyaliste.
Porte-parole de Nicolas Sarkozy pour la campagne de la primaire à droite, Eric Ciotti (LR) a accusé le président de "prendre le sujet du terrorisme" pour "se relancer politiquement", "instrumentalisation" jugée "indigne".
Quatre mois après avoir dressé le bilan de son quinquennat au Théâtre du Rond-Point, François Hollande veut "passer à une phase plus prospective", commencer à définir ce que pourrait être "l'enjeu des prochaines années", indique son entourage.
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